La liberté confisquée : Chapitre 13

L
Tous les textes-médecine sont disponibles aux formats livre papier et ebook

Soyez résolus de ne plus servir, et vous voilà libres.

Étienne de La Boétie

Il m’aura fallu attendre de démêler de nombreux nœuds et beaucoup de laine dans ta cuisine pour qu’on puisse enfin se pencher véritablement sur notre précieuse liberté. Après avoir débalyé de nombreux concepts, il est grand temps de la définir, d’en comprendre les mécanismes et les fondations.

Au fond, c’est quoi la vraie liberté et comment la mesurer sans se raconter d’histoires ? Tu connais l’image… on se croit « libres » parce qu’on a la clé… puis on découvre que la serrure commande une autre porte, puis une autre. Le mot liberté est un palimpseste. Si on ne définit pas précisément de quoi on parle, n’importe quel pouvoir peut l’invoquer contre toi.

Certains penseurs définissent la liberté comme le fait de ne pas subir d’ingérence. C’est ce qu’on appelle la liberté « négative ».

Il s’agit d’un espace à toi, soustrait aux contraintes arbitraires externes comme l’État, l’entreprise pour laquelle tu bosses ou ton voisin. C’est le sens classique rappelé par Isaiah Berlin dans « Two Concepts of Liberty ». Selon lui, être libre, d’abord, c’est l’absence d’entraves imposées par d’autres volontés.

Les républicains modernes (Philip Pettit) corrigent le raisonnement de Berlin. Tu peux ne pas être actuellement libre… tout en vivant sous une puissance discrétionnaire (la « domination ») capable d’interférer quand elle veut.

En ce sens, être libre, c’est être à l’abri de la domination, pas seulement d’une interférence du moment.

Amartya Sen et Martha Nussbaum déplacent le sujet vers une liberté « positive ». Être libre, ce n’est pas seulement « qu’on te laisse faire », c’est pouvoir réellement mener la vie que tu estimes valable. La liberté devient alors la puissance d’agir ou encore la puissance d’être et ou de faire. C’est un faisceau de capacités (santé, éducation, intégrité, expression, contrôle sur ton environnement). Sans ces capacités, la liberté « sur le papier » n’est qu’une étiquette.

D’après Hannah Arendt, la liberté se manifeste en commençant, en agissant. Il s’agit de la liberté intérieure qui consiste à « ne pas être possédé par ses pensées/émotions/histoires ». Dans la lignée stoïcienne, Épictète nous invite à distinguer ce qui dépend de nous. On peut aussi citer Frankl et son concept d’ultime liberté : l’attitude que tu choisis d’adopter.

Dans notre tradition, la liberté a aussi une ossature normative. Si on se fie à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, art. 4 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui… », bornée par la loi commune.

Concernant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, l’expression (art. 10), la réunion et l’association (art. 11), la vie privée (art. 8), la sûreté (art. 5) et la propriété (Protocole n° 1, art. 1) balisent  les champs vitaux de la liberté, avec un contrôle du juge de Strasbourg.

Notre liberté peut être relationnelle, il s’agit alors de « liens choisis, de consentement, de réciprocité ». En droit ça se traduit par la liberté d’assemblée et d’association (CEDH art. 11), par le droit de se marier et de fonder une famille (CEDH art. 12) mais aussi par le « consentement libre et plein ».

La liberté a un visage économique quand elle définit l’ « autonomie des moyens de subsistance », comme l’évoque le socle onusien à propos du travail, de conditions justes, de rémunération (art. 23).

D’un point de vu écologique et territorial, la liberté représente les « conditions matérielles d’une vie libre (eau, sol, énergie, temps) ». Ce qui comprend, bien entendu, le droit à l’eau (CESCR, Observation générale n° 15), l’accès et la tenure du sol, la pollution de l’air domestique ainsi que l’énergie propre (conditions d’habitat) selon l’OMS.

Donc, si on résume cette définition à 360°… être libre, c’est :

  • l’absence d’entraves imposées par d’autres volontés ;
  • pouvoir réellement mener la vie que tu estimes valable ;
  • ne pas être possédé par ses pensées, émotions, histoires ;
  • pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ;
  • le consentement libre et plein ;
  • l’autonomie des moyens de subsistance ;
  • les conditions matérielles d’une vie libre (eau, sol, énergie, temps) ;

Je ne sais pas pour toi, mais j’ai la très nette impression qu’en occident, en 2025, il y a un monde qui sépare ces différentes définitions de nos tristes réalités.

A mon sens, toutes ces facettes de la liberté se rejoignent en un point commun. Une essence incompressible. La liberté, c’est la capacité réelle de dire « non » (retirer ton consentement) et de choisir un autre « oui » (une alternative viable), sans que ce refus ne t’étrangle.

Je développe, pour étayer mon propos. Tire doucement sur le fil d’or…

Benjamin Constant distinguait déjà liberté des Anciens (participer aux affaires publiques) et la liberté des Modernes (espace privé, être laissé en paix). Or ces libertés n’ont de sens que si l’individu peut refuser sans subir une sanction vitale.

Isaiah Berlin rappelait que la liberté négative s’effondre si l’État ou le marché rendent ton « non » intenable. C’est-à-dire, si refuser de te conformer te fait perdre ton gagne-pain.

Pour Philip Pettit, la non-domination, c’est « ne dépendre du bon vouloir de personne ». Si ton refus dépend de l’arbitraire d’un supérieur, d’un employeur ou d’une autorité qui peut t’étrangler… tu n’es pas libre.

Si on suit le raisonnement d’Amartya Sen et de Martha Nussbaum (approche des capacités) : être libre, ce n’est pas seulement ne pas être empêché, c’est avoir les moyens réels de faire autre chose. Par exemple, si tu as théoriquement le droit de quitter ton job, mais qu’aucune alternative ne te permet de survivre, alors ton « non » est une illusion.

Les textes fondateurs tels que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ou la Convention européenne des droits de l’homme proclament des libertés, mais ils fixent souvent des limites. Ta liberté passe après la santé publique, la sécurité nationale ou l’ordre public.

Or, si refuser quelque chose (comme une vaccination, une application de traçage ou le paiement entièrement numérique) te fait perdre l’accès à des services essentiels ou te met à l’écart de la société, alors on voit que ta liberté n’est plus réelle.

Dans mes pelotes précédentes j’ai montré que la mécanique du « Problème – Réaction – Solution » repose sur l’entretien du consentement. La clé de voûte du système n’est pas la force brute, mais notre adhésion forcée.

En réalité, la vraie liberté, c’est précisément de retirer ce consentement sans que le prix soit l’asphyxie.

Au bout du compte, toutes les approches de la liberté convergent vers un critère simple :

Tu es libre si tu peux refuser sans être détruit.

Tu es en cage si ton refus te coûte ton revenu, ta santé, tes liens ou ton accès au vital.

Ta liberté se mesure donc au prix de ton désaccord.

Donc, une personne n’est vraiment libre que si elle peut refuser sans être à la merci d’un arbitraire.

En conséquence, si ton « non » déclenche un chantage vital comme une perte arbitraire de ton revenu, de tes papiers, de ton accès aux outils d’existence, ce n’est plus de la coopération : c’est de la coercition. C’est une menace qui te force à agir contre ton intérêt.

C’est précisément ce que la littérature sur la coercition pointe… « Une liberté réduite quand le refus entraîne la dégradation volontaire de tes conditions de vie essentielles ».

De son côté, Hirschman formalise le triptyque Sortie – Voix – Fidélité. Pour que le refus (Sortie) pèse, il faut une alternative viable. S’il n’y a pas d’issue (dans le cas de monopole, ou de dépendance vitale), la Voix (protester) devient coûteuse et l’obéissance forcée s’installe. En clair, la condition d’un « non » effectif, c’est la possibilité de sortir sans mourir économiquement ou socialement.

Et si tu veux prononcer un autre « oui », c’est-à-dire proposer ou choisir une alternative à ce qui est proposé… ça nécessite des capacités réelles comme le disait Sen et Nussbaum.

La liberté est, de ce point de vue, un faisceau de capacités permettant de choisir et de mener une vie valorisée. Sans ces compétences, ton « autre oui » est un mirage… tu « as le droit », mais tu ne peux pas. C’est la différence entre une liberté proclamée et une liberté exerçable.

Tout ce fil doré nous emmène à définir ce que j’appelle le « prix du non », une variable qui permet de mesurer à quel point ton refus te coûte. Et de fait, à quel point tu es libre… ou pas.

Là, on effleure ce que Tocqueville nomme le « despotisme doux » : mille règles et dépendances qui rendent le non trop cher… et la docilité rationnelle. Toute ressemblance avec ta vie actuelle en Macronie est purement fortuite…

Puisque la cage se mesure au prix de ton désaccord, afin de déterminer le « prix du NON », je te propose un petit baromètre de ta liberté. Pour les différents aspects de ta vie, je vais te proposer une échelle graduée afin de mesurer ce « coût » de la liberté. Tu vas vite constater à quel point il est objectivement difficile de refuser le système en place.

Tirons sur le fil pour y voir plus clair et estimer combien te coûte le fait de dire « non »…

Au niveau social

Socialement, si tu dis « non » au système, voici ce que ça te coûte, dans un ordre croissant allant de 1 à 5.

En tout premier, on te colle l’étiquette « compliqué ». Sous la pression de la conformité, tu t’autocensures pour ne pas être totalement exclu. Les expériences d’Asch montrent comment l’unanimité d’un groupe tord les jugements publics. Ici, le prix c’est 1.

Ensuite, si tu insistes, on a la mise à l’écart légère. Cet ostracisme bref se traduit par des invitations « oubliées » ou des canaux d’info qui se referment. Le fait d’être ignoré ou exclu blesse et menace ton besoin d’appartenance, ton estime, ton contrôle, le sens — même sur de courtes durées. Le coût ? C’est 2.

Toujours envie de dire non pour te sentir libre ? On enchaîne avec l’exclusion d’espaces structurants. Les tournois, les réunions d’assos, les repas d’équipe se passent sans toi. Ton réseau se rétrécit. Les effets de l’ostracisme sont cumulatifs (retrait, résignation, symptômes). Le tarif monte à un score de 3.

Un cran au-dessus, ton refus entraîne la perte de ton capital social utile. Pour toi, il y a moins d’entraide (covoiturage, prêts, infos), donc moins d’opportunités. Là encore Putnam documente le rôle des réseaux, le capital social conditionne ta participation et ton accès aux ressources. Le prix, c’est 4.

Enfin, si tu t’entêtes à vouloir dire « non » à la religion du Nouvel Ordre Mondial, tu vas goûter à l’isolement durable. Et il y a des effets sur ta santé et ta résilience. Ton déficit de capital social est associé à des indicateurs de santé plus défavorables. L’épidémiologie sociale le confirme (Kawachi et Berkman ; revues prospectives). Ça se paye très cher avec un coût de 5/5.

Nous, les « complotistes »… on a forcément enduré un score de 2 et même de 3 en pleine p(l)andémie. Si tu es à 5 aujourd’hui, ne reste pas seul, rejoins-nous sur Telegram (Matthieu Biasotto ou le Canal La Pelote de Laine).

Passons à présent à ce qu’il t’en coûte sur le plan économique de vouloir quitter le système.

Au niveau économique

Les premières conséquences de ton refus ressemblent à des sanctions légères et des incitations perdues. Pour être cohérent avec ton « non », tu refuses une appli ou une procédure. Tu perds alors une prime, une remise, un avantage client (ou des milliers de lecteurs en ce qui me concerne). L’économie de l’obéissance se nourrit de « carottes » retirées. Par exemple, tu as des primes conditionnelles ou un scoring CAF, qui cible en priorité les foyers vulnérables. Le prix, c’est 1.

Si tu refuses de céder, viennent la perte d’opportunités et l’accès restreint. Sans identifiants numériques (EUDI Wallet, EDC), tu es exclu d’examens, de contrats, de professions réglementées. Le refus équivaut à une inaptitude administrative. On passe à 2, en termes de coût.

Tu ne courbes toujours pas l’échine ? Alors, sortir de la matrice va te coûter de plus en plus cher. Tu peux subir un gel de compte ou du dé-risking bancaire. On a déjà vu qu’aux États-Unis, l’Operation Choke Point a montré comment l’État pouvait asphyxier des secteurs en coupant l’accès au paiement. En Europe, le « de-risking » bancaire permet déjà de fermer un compte par simple « prudence ». En clair, refuser la conformité revient à perdre l’oxygène financier. Le tarif passe à 3.

Pour monter encore d’un cran, on va se projeter dans un futur (trop) proche. Parlons par exemple, de la dépendance au revenu conditionnel : avec les projets de revenu universel numérique ou d’euro programmable, les aides deviennent « à la volée » et conditionnées (carbone, santé, consommation). Alors un NON peut signifier la suspension directe de ton pouvoir d’achat de base. On est à 4/5.

Si tu refuses encore de mettre un genou à terre, tu goûtes à l’exclusion totale du circuit économique. Sans accès bancaire, sans euro numérique, sans ID numériques, tu ne peux plus travailler ni commercer. Tu es excommunié, « tu n’es plus connecté, donc tu n’es plus rien ». Ça se paye cash, 5/5, te voilà crucifié.

Au niveau Santé

Ne pas vouloir entrer dans la danse sanitaire du N.O.M. peut avoir une incidence corporelle. Au programme on va parler d’intégrité et de coercition matérielle…

La première marche de ton « non » entraîne des intrusions légères et des démarches obligatoires. Ton refus t’expose à des certificats médicaux répétés, des dépistages imposés, des contrôles biométriques. Ça ne te rappelle pas l’époque où il fallait fournir des tests PCR tous les 4 matins ? Le prix est encore doux, c’est 1.

Ensuite, le système durcit le ton. Ton « non » te vaut des obligations corporelles répétées comme des tests, des contrôles sanitaires, des dispositifs portés pour accéder à un service ou à un lieu. Les « vierges du nez » comme moi, levez joyeusement la main ! La note, c’est 2/5.

L’étape au-dessus, c’est ta santé dégradée par ton refus. Le « non » ici, peut se traduire par une privation de soins ou de traitements, donc un risque direct pour la santé. Concrètement, ça se traduit en situation de crise par un président qui veut « emmerder » les non-vaccinés, un débat sur la gratuité des soins qui devrait sauter pour les récalcitrants ou encore, comme au Canada, une taxe pour tous ceux qui refusaient l’injection. Sans parler de l’Allemagne et de l’Italie, où on discutait d’une priorisation dans les hôpitaux des patients vaccinés sur les vilains « non-vax ».

A Singapour, on avait carrément sauté le pas : les patients non-vaccinés devaient assumer le coût de leur hospitalisation. Dans le reste du monde, les choses pouvaient aller jusqu’à des cartes SIM bloquées, des permis retirés et même une plainte pour viol refusée.

En France, je te rappelle que les soignants qui ont refusé la vaccination Covid ont été suspendus sans salaire à partir de l’été 2021. Dans certains cas, le non-respect de protocoles médicaux (ex. refus d’examens obligatoires pour les femmes enceintes, ou refus de vaccination pour enfants) entraîne des signalements à la PMI ou à la protection de l’enfance. Dans tous les cas, l’addition grimpe au moins à 3.

Le cran au-dessus fait froid dans le dos, on peut même regrouper l’étape 4 et 5. Car le système peut aller plus loin avec de la coercition matérielle pour forcer un acte médical. Ton « non » peut mener à des actes corporels imposés comme des prélèvements, des traitements forcés ou des vaccinations obligatoires. En République tchèque, des parents qui refusaient la vaccination obligatoire de leurs enfants ont été sanctionnés (amende) et l’enfant pouvait être exclu de la maternelle.

Je te rappelle que la loi française (Code de la santé publique, art. L3211-2-1 et suivants) autorise l’hospitalisation et le traitement sans consentement en cas de « péril imminent pour la santé de la personne » ou de « danger pour autrui ».

Imaginons que le système décrète un jour que ton refus est totalement irrationnel, que ton « non » représente un danger pour les autres. Tu te retrouves alors hospitalisé sous contrainte. Mais je vais sans doute trop loin…

Durant l’épisode Covid, en Italie et en Autriche, le refus de test ou de vaccination a conduit à des sanctions économiques ou administratives équivalant à une contrainte à l’acte.

En Slovaquie, dans un tout autre contexte, on a même le cas de stérilisation d’une femme rom sans consentement éclairé. L’opération, réalisée en 2011, lors de l’accouchement par césarienne de son second enfant, a été pratiquée immédiatement après que la patiente a signé un formulaire. Et ce, alors qu’elle se trouvait en dernière phase du travail, un peu déboussolée.

Aux USA et au Canada, des hôpitaux ont même retiré des patients non vaccinés des listes de greffe du cœur, ou du rein. Refuser revenait à perdre un organe vital, c’est donc une mise en danger de mort. Je pense qu’on ne peut pas infliger un coût de refus plus élevé. En France, on a connu également des pratiques discriminantes concernant les greffes et le statut vaccinal.

Petite parenthèse…

Bien entendu, je ne résiste pas au besoin de te rappeler que le système n’a pas hésité à pratiquer des expérimentations médicales irréversibles et sans consentement par le passé. Voici une autre petite pelote, dans la pelote…

Commençons par l’expérience de Tuskegee (1932–1972, USA), où des centaines d’hommes noirs atteints de syphilis ont été privés de traitement afin d’observer l’évolution de la maladie. Les participants, des fermiers afro-américains pauvres du comté de Macon, n’ont jamais été informés de leur diagnostic de syphilis ni de l’objectif réel de l’étude. Le but « scientifique » était d’observer l’histoire naturelle de la maladie jusqu’à la mort et l’autopsie.

On peut se dire qu’on a humainement touché le fond, mais ce n’est pas la seule expérimentation ignoble.

Ils ont procédé à la même au chose au Guatemala, sur la syphilis également. Sous le régime nazi, des milliers de prisonniers de camps de concentration ont subi des expérimentations médicales forcées (exposition au froid, injections, tests de stérilisation, chirurgie sans anesthésie). Ces crimes ont donné naissance au Code de Nuremberg  en 1947, qui pose la règle du consentement éclairé.

Le programme de la CIA, Projet MK-Ultra testait les effets du LSD et d’autres substances psychoactives sur des sujets souvent non consentants (patients psychiatriques, prisonniers, citoyens, enfants). Des enfants handicapés mentaux de l’institution de Willowbrook, à New York, ont été infectés délibérément avec l’hépatite pour étudier l’évolution de la maladie. Cerise sur le gâteau, dans ce cas précis, le consentement parental était manipulé : les parents pensaient que c’était un « traitement ».

N’oublions pas l’étude sur la radiation humaine aux USA entre 1940 et 1970. Des patients, souvent pauvres ou hospitalisés, ont reçu des injections de plutonium ou d’uranium sans en être informés, pour tester les effets des radiations. L’oncle Sam te dit que c’est pour la science !

Quand tu réalises jusqu’où « le système » peut aller, ça fait froid dans le dos… On pourrait croire qu’après Tuskegee, Willowbrook ou le Guatemala, l’Histoire aurait vacciné l’humanité contre toute tentation d’expérimentations massives sur des cobayes humains…

Mais regarde bien, avec un peu de recul… la p(l)andémie de Covid a fait basculer la planète dans ce que même des chercheurs sérieux appellent un « natural experiment », une expérimentation grandeur nature, puisqu’on n’avait jamais observé ça à une telle échelle.

Les vaccins COVID ont été déployés sous des procédures exceptionnelles — autorisations d’urgence (FDA) ou conditionnelles (EMA) — avec l’aveu que les données manquaient et que la phase 4, la pharmacovigilance, se ferait en direct sur la population. En clair, on piquait, puis on observait ensuite.

Fin de la parenthèse, j’ai assez parlé du Covid dans ma première Pelote… Je te laisse te faire ta propre idée, on se recentre sur le coût de ton refus.

Au niveau Juridique

Tirons sur notre fil pour mesurer le prix de ton « non » concernant toute la sphère juridique.

Le premier stade, c’est ce qu’on appelle la friction procédurale. Ce qui veut dire que ton refus te met rapidement dans une situation paperassière. En échange de ton « non », tu dois fournir des justificatifs supplémentaires, passer par des démarches lourdes, faire appel. Le coût est surtout du temps et des nerfs à vif. C’est le cas par exemple d’une contestation pour une amende, ou le refus d’une obligation numérique. Ici, le coût est encore modique : c’est 1.

Au deuxième palier, ton « non » engendre une sanction légère. Par exemple, on en revient à cette fameuse loi « séparatisme » où l’instruction en famille passe d’une déclaration à une autorisation avec des refus massifs.  Dans un autre registre, ton « non » peut aussi être sanctionné à ce stade par des amendes. C’était le cas, par exemple, pour le non-respect des mesures sanitaires (loi du 23 mars 2020 et décrets associés). Ici, le prix c’est 2/5. Et c’est déjà cher payé.

Passons la vitesse supérieure… Tu t’entêtes à refuser le système ? Juridiquement, on enclenche la sanction un peu plus forte et le droit conditionné. Par exemple, ton droit au logement est conditionné à des justificatifs numériques.

Depuis la généralisation de DossierFacile (plateforme de l’État pour les dossiers de location), si tu refuses de passer par la procédure dématérialisée ou de transmettre certaines pièces comme tes revenus, ou ton avis d’imposition, tu es écarté d’office de la location.

L’accès aux prestations sociales est aussi conditionné au numérique. Que ce soit le RSA, les allocations CAF ou Pôle emploi, les démarches se font désormais quasi exclusivement en ligne via FranceConnect. Si tu refuses l’identification numérique, tu es obligé de passer par des procédures papier marginales, souvent plus lentes et discriminantes.

Autre exemple, pour ouvrir ou conserver un compte en banque, tu dois impérativement fournir des justificatifs (adresse, revenus, etc.). Si tu refuses, ton compte peut être fermé, même si le droit au compte est garanti par la Banque de France. Coût de ton refus ici : 3/5.

Si tu continues à dire « non » au système, ton refus ne se traduit plus par une simple sanction ou condition, mais par la perte pure et dure d’un droit concret.

C’est le cas, par exemple si tu refuses la vaccination obligatoire infantile (12 vaccins) : sans preuve de vaccination, ton enfant est refusé en crèche, en école maternelle, ou en centre de loisirs (Code de la santé publique, art. L3111-2 et L3111-3). Si tu refuses de te soumettre à l’éthylotest ou au test salivaire lors d’un contrôle routier, c’est la suspension immédiate de ton permis. Donc tu perds ton droit de conduire, parfois ton emploi si ton véhicule est indispensable.

On l’a vu un peu plus tôt, ton entêtement à dire « non » peut aussi mener à une interdiction d’exercer une profession réglementée. Par exemple, c’est le cas des soignants suspendus pour avoir refusé l’obligation vaccinale Covid.

Mais ça peut aussi être le cas d’un avocat radié pour un manquement déontologique (refus de collaborer à une enquête disciplinaire). Ou encore l’exemple d’un médecin qui peut être suspendu pour défaut de formation continue obligatoire. Ici, le prix s’élève à 4/5.

Dans le pire des cas, le « non » que tu opposes au système peut engendrer un recours inopérant et une asymétrie totale.

A ce niveau, ton ultime recours est tellement lent ou inaccessible qu’il devient illusoire. En fait, ton « non » t’a déjà coûté trop cher.

C’est le cas avec ton surendettement et les saisies. Tu peux contester une saisie immobilière, mais les délais sont si serrés et la procédure si technique que, souvent, le bien est vendu avant qu’un jugement de fond n’ait abouti.

C’est aussi ce qu’il se passe avec les contentieux pour les étrangers. Si tu es frappé d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), même si tu contestes, le délai est de 30 jours, parfois 15, et l’éloignement peut intervenir avant que le juge ait statué.

Ça concerne aussi le licenciement disciplinaire. Si tu refuses d’exécuter un ordre que tu juges illégal, c’est le licenciement immédiat qui t’attend. Bien sûr, tu peux saisir les prud’hommes, mais le jugement prend 12 à 18 mois : trop tard pour éviter une perte de revenu, la précarité, et ta réputation entachée. Là, c’est le tarif max, 5/5.

Au niveau Numérique

Le prix du « non » peut aussi se définir en ce qui concerne ta relation à la sphère numérique. La première marche, c’est quand ton refus engendre une perte de confort. Le fait de refuser certaines applis ou cookies induit une pub plus intrusive, un accès moins fluide. Ton simple « non » te fait perdre la facilité d’usage devenue norme.

Au Royaume-Uni, le dispositif Online Safety Act déclenche des critiques sur la lourdeur des parcours imposés par la vérification d’âge. D’ailleurs, le régulateur anglais Ofcom détaille les « frictions » liées aux contrôles d’âge pour accéder aux contenus en ligne.

Le fameux portefeuille poussé par l’Union Européenne induit un login universel, avec la promesse de « simplifier » l’accès… mais ce Wallet implique qu’en refusant, tu empruntes des alternatives plus complexes (multi-formulaires, preuves supplémentaires). L’ONG EDRi a également qualifié le projet de « piège européen » (European trap) en raison de son potentiel de transformation du numérique en un outil de surveillance généralisée. Le prix du « non » ici reste toutefois faible : 1/5.

Si tu persistes et signes, ton « non » entraîne un déclassement discret.  Un profil non vérifié implique une visibilité réduite. Les annonceurs et algorithmes te relèguent. Le shadowban et le déréférencement sont déjà prévus par le Digital Services Act européen  pour « réduire les risques systémiques ». Te voilà prévenu. Ça commence à piquer malgré un 2/5.

L’étape suivante, c’est l’accès restreint. Ton refus obstiné bloque l’entrée à certains services comme les marketplaces, banques en ligne, EdTech (EduConnect). Par exemple, la vérification d’âge ou l’e-ID obligatoire pour publier, vendre ou accéder à certains contenus se dressent face à ton refus. Si la sanction tombe, le prix c’est 3/5.

Tu fais ta tête de mule ? Alors ton refus de coopérer oblige le système à un profilage punitif. Tes traces servent déjà à calculer un score sectoriel (fraude, assurance, empreinte carbone). On a déjà la carte bancaire à plafond CO₂ : Doconomy, qui limite les achats en fonction de l’empreinte carbone. Mais il y a aussi les primes d’assurance basées sur la télémétrie, le scoring des passagers (PNR) pour voyager .

Les assurances Progressive (US) ou Allianz (FR) proposent des tarifs avantageux seulement si tu acceptes le tracking. Ton « non » se traduit tout simplement en surcoût. Côté voyage, en termes de scoring passager, si tu refuses de donner tes données (nom, itinéraire, CB, préférences), tu ne peux pas voler : la réservation est bloquée. On imagine bien que, tôt ou tard, ton refus clignotera en rouge dans une base de données. Bref du vois, l’idée… Pour le prix, on est à 4/5.

Si tu persévères, le système est en mesure de durcir le ton. Ce qui te pend au nez ? L’exclusion critique. Dans un futur proche, ton refus entraînera une coupure d’identité numérique, donc plus d’accès aux paiements, transports, vote, soins. Je t’ai expliqué que les élites veulent te vendre l’EUDI Wallet comme un sésame unique pour accéder à des services publics et privés en ligne. Ton refus pourra te mener à des parcours alternatifs bien plus lourds voire à une exclusion de services.

Il en sera de même pour l’euro numérique. La BCE explique que l’euro numérique sera conçu comme un « moyen de paiement universel ». Sans lui, difficile d’accéder à certains paiements, surtout si le cash recule encore. Programmable, il pourrait être conditionné (plafonds, restrictions d’usage), ce qui fait peser un risque d’exclusion pour ceux qui osent le refuser. Le prix est maximal. 5/5.

Au niveau de ton Temps

Enfin, tu t’en doutes, ce petit « non » pour être libre te coûte mécaniquement en temps. Que ce soit en charge mentale, en délais, en friction accumulée.

Le premier coût, ce sont des minutes perdues, des micro-frottements. Rien n’est simple. Chaque « non » implique de remplir un formulaire papier, de refaire la queue, d’imprimer un justificatif. C’est la friction que les économistes comportementaux décrivent comme une « architecture de choix » : ce qui est coché par défaut décide du destin. C’est le « nudge », le coup de pouce doux dans un sens… ou la petite tape sur les doigts, dans l’autre. Le prix ? 1/5.

Si tu t’entêtes, les minutes deviennent des heures gâchées régulièrement. Au deuxième stade, les retards, les démarches doublées, les recours obligatoires s’empilent et te volent du temps. Tu consacres des heures à ce que les autres règlent en un clic. Ce sont les « coûts de conformité » étudiés par l’OCDE, ce fameux temps improductif absorbé par l’administration. Ça se paye 2/5.

Si tu continues à dire « non » au système, ce sont journées entières sacrifiées qui t’attendent. Quand tu refuses l’option « numérique fluide » (eID, appli bancaire, pass), tu passes tes journées aux guichets, pendu au téléphone, ou à faire des contre-visites. C’est douloureux, surtout dans la répétition.

La charge mentale monte mécaniquement, chaque acte est une bataille. La recherche montre que cette accumulation entraîne du stress, de l’anxiété, une baisse de productivité. Et moi, je l’estime le prix à 3/5.

A la longue, ton refus entraîne une surcharge chronique puis une paralysie dans ta vie. Ton emploi du temps devient dicté par les procédures. C’est l’usure bureaucratique décrite par Weber et confirmée par les études de santé au travail. Trop de normes, trop de démarches se traduisent par un épuisement. Le burn-out se paie avec un score de 4/5.

Enfin, en réponse à ton « non » obstiné, le poing levé, le système te confisquera du temps vital. Dans un futur où tout sera mesuré, compté, vérifié (euro programmable, quotas, compteurs intelligents), le refus sera transformé en temps de justification ou en temps perdu à contourner.

Tout ça mis bout à bout deviendra du temps de vie amputé causé par les attentes, les rationnements, les délestages, etc. Quand chaque geste devra être vérifié, ton horizon se réduira à vitesse grand V. Vivre deviendra remplir des cases, et le tarif sera insupportable : 5/5. Mine de rien, avec cette échelle, on a pu mesurer le prix de ton « non », ce que coûte ta liberté. Maintenant que le devis lié à ton désaccord est dressé, on va trouver les moyens de baisser la facture dans les prochains chapitres.  Je te tends ce nouveau fil d’or en te rappelant que moins le « non » te coûte, plus tu es libre…


0 0 votes
Évaluation de l'article

Rester en lien

Si ce murmure a résonné en toi,
et que tu veux rester relié aux prochains textes-médecine,
je t’invite à rejoindre la lettre de ceux qui chercher à se guérir, à grandir, à bâtir et à transmettre.

Elle voyage lentement, au rythme du cœur,
et apporte ce qui doit être semé.

A propos de l'auteur

Matthieu Biasotto

Auteur indépendant toulousain, rêveur compulsif et accro au café. J'écris du thriller, du suspense avec une touche existentielle.

S’abonner
Notification pour

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
N'hésite pas à m'aider dès maintenant à construire le monde de demain : me soutenir ❤️

Articles récents

Commentaires récents

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
0
    0
    Ton Panier
    Ton panier est videRetour boutique