On dit que le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito, et j’aime le penser. Si tes yeux se posent sur mes lignes, c’est que tu les as attirées à toi, à moins que ce ne soit l’inverse ? Peu importe, maintenant que tu es chez moi, je te demande de rester encore un peu, parce que j’ai des choses à te dire. Des choses que j’ai sur le cœur.

Je me suis réveillé douloureusement en mars 2020, c’était la plus grosse gueule de bois de toute ma vie. Sans doute parce que je ne savais pas encore ce qu’était réellement ma vie et qu’il me fallait avaler soudainement une pilule rouge. J’étais auteur, j’écrivais beaucoup et vite, 30 bouquins depuis 2014, ce n’était pas l’usine, mais presque. En contrepartie, j’avais la chance de vivre de ma plume, et pour y parvenir, j’étais devenu un produit chimiquement pur d’une grosse plateforme qui commence par un A et se termine mazon. Quand je te dis que ce réveil était douloureux, je pèse particulièrement mes mots…

Depuis les larmes de crocodile d’Agnès Buzyn et certaines connexions pour le moins étranges entre son époux et un laboratoire P4 tristement célèbre, j’ai accumulé des Gigaoctets de données, quitte à être affublé de l’étiquette de complotiste. Bien entendu, j’ai cherché à convaincre, à donner autour de moi toutes les informations en ma possession, avec l’intention louable de préserver les gens que j’aimais d’un mauvais choix aussi terrible qu’irréversible. Comme beaucoup, j’ai échoué.

À l’époque, je voulais tellement envelopper mes proches de toute ma compréhension quant à la situation que c’en était devenu contre-productif. Je rêvais d’une grande discussion, je ne provoquais que le silence. Je n’avais pas compris que vouloir délivrer des mois et des années d’informations allant contre le discours dominant revenait à vouloir cuisiner pour des amis l’équivalent de plusieurs mois, et même de plusieurs années de bons petits plats en une seule fois avant de les obliger à tout avaler en un seul repas. Il y a de quoi faire une indigestion, je le conçois à présent : je ne voyais pas que mon appétit de comprendre n’était absolument pas partagé. Mais le pire, c’est que je ne voyais toujours pas de solution pour nous sortir de là.

Je me suis relié à des centaines de sources d’informations, à des dizaines de médias alternatifs. J’ai suivi de nombreux lanceurs d’alertes courageux et censurés. Alors j’ai collecté des tas de documents, j’ai suivi l’argent et tenté d’établir le lien entre de nombreuses personnalités. J’ai réussi à connecter le tout en un seul fil rouge, j’en ai écrit un livre basé sur 1359 sources archivées et consultables : La Pelote de Laine venait de voir le jour.

Une fois qu’on commence à tirer le fil de la matrice, on ne peut plus fermer les yeux ni vivre dans l’illusion comme avant. J’ai fait un pas de côté, j’ai admis que ma carrière ne correspondait plus à mes aspirations, je me suis rendu compte que je ne pouvais plus alimenter le moindre divertissement, je me sentais désaccordé, de moins en moins aligné avec mon cœur. Je ne voulais plus faire commerce de mes livres, plus de cette manière, et j’ai proposé l’accès à mon travail gratuitement. Mais ce n’était que le début de profonds changements.

Après avoir mis le doigt sur l’énorme mensonge concernant le réel fonctionnement du monde, j’ai entrevu l’énorme mensonge que les élites entretenaient à propos de notre propre fonctionnement. C’est en effectuant un état des lieux des options capables de nous sortir de ce mauvais rêve que j’ai écrit La Pelote Bleue. Cet ouvrage m’a mené à conceptualiser la notion d’être « ingouvernable ». Mon niveau de compréhension s’est alors élevé d’un cran, et j’ai réalisé que ma colère et la dénonciation n’étaient pas du tout le bout du chemin, mais seulement la première marche d’un destin que je ne soupçonnais même pas.

En écrivant cet ouvrage, il m’est apparu très clairement que le changement ne pouvait pas survenir de l’extérieur, au contraire, je devais moi-même amorcé un pivot de la conscience, ainsi qu’une transformation radicale dans ma manière d’être. Je ne voulais pas l’admettre immédiatement, mais cette transformation incluait forcément l’orientation de ma carrière.

Bien sûr, entre comprendre un concept et l’appliquer, il y a un monde, un fossé. J’avais ma part de lâcheté et beaucoup de peur à l’idée de devoir me réinventer. Si, comme je te l’ai écrit plus haut, le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito… alors je peux t’affirmer qu’il m’a filé un sacré coup de pouce dans ma prise de décision. Car tout a basculé très vite.

En janvier, mes ventes de livres ont brusquement chuté, ce coup d’arrêt m’a poussé à faire le grand saut dans le vide. Dommage collatéral d’une inflation orchestrée ou simple coup du destin, j’ai connu le même sort que beaucoup d’artisans : j’ai pris le mur, en attendant que l’effondrement planifié pointe le bout de son nez.

J’ai alors compris que je devais expérimenter personnellement cette nouvelle voie pour incarner la métamorphose que convoque en nous ce monde en déclin. Derrière chaque coup dur se cache un trésor, une leçon à tirer, une pépite à propos de nous-même ou de notre relation aux autres. Cette crise qui a fini par m’éclabousser (et qui en touchera bien d’autres puisque c’est au programme) nous pose une question essentielle : si toute l’illusion actuelle doit s’effondrer, quelle valeur ajoutée je compte apporter au monde ?

Quel homme je suis si on me retire mon statut d’écrivain, mes revenus ou ma réussite sociale ? Que reste-il de moi une fois qu’on écarte mes peurs ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de cesser de confier mon indépendance intellectuelle, mon bonheur et mon amour à des facteurs extérieurs comme le regard de mes lecteurs, l’actualité, le taux de corruption dans notre pays ou l’humeur des gens que je croise. En devenant la preuve par l’exemple, en reprenant mes pleins pouvoirs et en me reconnectant aux autres, j’allais me lancer dans un défi collectif capable de me faire renouer avec l’homme que je suis vraiment :  28 jours pour devenir ingouvernable.

À travers ce challenge composé de 28 exercices auxquels je me soumets à l’instar de tous les gens que je guide bénévolement, je te propose d’accepter ma main tendue et de te hisser avec moi un petit peu plus haut sur l’échelle de ta conscience. En effet, on dit que le hasard c’est Dieu qui se promène incognito… Et je suis certain qu’il vient de planter une graine dans ton esprit.

Avec tout mon Amour.
Matthieu