Faida – Chapitre 57

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Table des matières

Les clés du cœur

giulia

Le matin touche à sa fin, baignant La Speranza d’une lumière éclatante. Le soleil perce les voiles usées et les planches fatiguées, projetant des ombres mouvantes sur le pont. L’air est saturé de l’odeur du bois humide et du sel marin, une fragrance qui invite aux rêves d’évasion. Pourtant, malgré cette ambiance apaisante, mon esprit reste troublé, hanté par cet instant sous la douche avec Gianni. Les images de ses muscles tendus sous l’eau, de sa peau contre la mienne, continuent de résonner en moi.

Je ressens encore sous mes doigts la chaleur de sa peau, cette tension palpable entre nous. Mais il m’a stoppée. Pourquoi ? Par crainte ? Par besoin de contrôle ? Une barrière invisible s’est dressée, me laissant dans un état de frustration douce, tiraillée entre désir et retenue. Mon corps réclame Gianni, se souvenant de chaque caresse.

Il est là, à quelques mètres, absorbé par l’inspection de la coque du bateau. Son regard perdu vers l’horizon me fait deviner une lutte intérieure que je ne saisis pas totalement. Ses traits sont légèrement plus détendus, mais une ombre persiste dans ses yeux. Je l’observe, encore marquée par la sensation de ses mains sur ma peau. Qu’est-ce qui l’a freiné ?

Pour m’occuper l’esprit, j’attrape un vieux balai et commence à nettoyer le pont. Le silence entre nous est à la fois reposant et pesant, chargé de non-dits. Gianni finit par rompre ce silence, sa voix grave résonnant doucement.

— Je suis désolé pour tout à l’heure. Ce n’est pas à cause de toi. Tu es magnifique… terriblement à mon goût.

Je m’arrête, surprise par cet aveu. Il me jette un regard avant de se tourner vers l’horizon.

— Je me suis perdu dans les apparences, le champagne, les nuits trop faciles… Maintenant, je ne sais plus comment bien faire. Je ne veux pas tout gâcher.

Un sourire naît malgré moi.

— Oh, c’est ta manière de me parler de tes “instagrameuses” ?

Il rit doucement, un peu gêné.

— Ouais… quelque chose comme ça.

Sa sincérité me touche. La tension entre nous s’adoucit, se transformant en quelque chose de plus intime. Je retourne à mon balai, tandis qu’il se concentre sur le mât abimé. Le silence qui suit est plus léger.

Après un moment, il s’interrompt à nouveau, levant les yeux vers l’horizon.

— Ce bateau… je ne savais pas que je cherchais ça. Mais maintenant que je suis ici, je réalise combien ma vie manquait de quelque chose d’authentique.

Je m’arrête, appuyée sur le manche du balai. Ses mots résonnent en moi.

— Comment ça ?

Mon cœur bat plus fort. Il se tourne vers moi, et le monde semble s’effacer.

— Depuis que je suis ici avec toi, je retrouve des morceaux de moi que j’avais perdus. Ma vie était vide, un peu surfaite. La Speranza… et toi… vous m’aidez à me reconnecter à quelque chose de vrai.

Ses paroles touchent une corde sensible. Ce qu’il exprime, je le ressens aussi. On continue à travailler, mais quelque chose a changé. Une vérité brute émerge entre nous.

Épuisés par la chaleur, on se dirige vers la cabine. La lumière tamisée crée une atmosphère intime. L’odeur du bois verni apaise mes pensées, mais je sens monter l’urgence de parler.

Je m’assois, les doigts tremblants légèrement. Gianni s’installe en face de moi, ses yeux empreints de tendresse. Je prends une profonde inspiration.

— Il y a quelque chose que je dois te dire…

Il reste immobile, sa présence rassurante. Ses bras semblent prêts à m’accueillir si je vacille.

— J’ai eu une seule longue relation. Il s’appelait Marco. Un pervers narcissique. Il me contrôlait, me manipulait, m’a fait perdre toute estime de moi.

Gianni tend la main et la pose doucement sur la mienne, un geste qui me donne le courage de continuer.

— Il m’a trahie pour une opportunité plus grande. Je n’étais qu’un tremplin pour lui.

Gianni m’attire contre lui, son étreinte protectrice m’enveloppe. Sa voix est douce, pleine de sincérité.

— Je sais ce que c’est, Giulia… devoir se reconstruire après avoir été brisé.

Ses bras me donnent un sentiment de sécurité. Ses poings se crispent légèrement, mais il reste calme.

— Je ne veux jamais te faire ressentir ça. Tu mérites tellement mieux.

Je lève les yeux vers lui, des larmes menaçant de couler. Un silence chargé de reconnaissance nous enveloppe. Alors que le clocher sonne midi, la cabine semble étouffante sous le poids de nos confidences partagées. Gianni ne dit rien, mais son regard suffit : il comprend. Il effleure doucement mon menton, ses doigts suivant la ligne de ma mâchoire avec tendresse.

— Tu veux prendre l’air ? Il fait un peu chaud ici… On pourrait aller marcher sur la plage.

Sa voix grave me fait sourire. Il sait exactement ce dont j’ai besoin. Sans un mot, je me lève et le regarde se préparer à sortir. Avant de franchir la porte, je lance, taquine :

— Tu crois que les riverains sont prêts à voir une Esposito avec un Rossi ?

Il me jette un regard intense, puis dépose un baiser doux sur mes lèvres. Bref, mais chargé de sens.

— Au point où on en est…

 

Gianni

La mer s’étend devant nous, calme et infinie, ses vagues effleurant doucement le rivage, chuchotant des promesses de paix. Le vent dans les pins accompagne le murmure de l’eau, formant une mélodie apaisante, presque magique. L’air, imprégné de sel et de bois, est vivifiant, contrastant avec la chaleur confinée de la cabine.

Après des heures à travailler sur La Speranza, Giulia et moi marchons vers un food truck en bord de mer. L’air marin emplit mes poumons tandis que je fais la queue pour commander. Giulia reste légèrement en retrait, son regard perdu dans l’horizon, mais je sens que ses pensées sont encore agitées par nos récentes confessions.

Je commande des panzerotti, chauds, farcis de mozzarella et de tomates fraîches. Parfait pour apaiser nos petites faims. Pendant que j’attends, une pensée sombre me traverse : faire payer Marco pour chaque larme de Giulia. Il suffirait d’un mot à Angelo pour rendre la vie de ce minable insupportable. Mon poing se serre, mais en réglant, la réalité me rattrape. Je ne peux pas m’abaisser à ça. Marco, c’est le passé. Il a laissé des cicatrices, c’est vrai, mais ces cicatrices ont forgé Giulia. Elle s’est relevée. Ce n’est pas à moi de rouvrir ces plaies. C’est à elle de décider quoi faire de ses démons. Marco fait partie de son histoire, une étape, un obstacle, peut-être même une leçon. Chaque morceau du passé, même le pire, aligne les choses vers quelque chose de plus grand.

Je prends les panzerotti et rejoins Giulia. La brise légère emporte nos dernières pensées lourdes, laissant place à une sérénité palpable. Le silence entre nous est apaisant. Nos confidences ont allégé nos cœurs. Nos mains se frôlent, déclenchant une douce chaleur. Je la regarde, ses yeux fixés sur l’horizon, le visage illuminé par les derniers rayons du soleil. Ses doigts jouent avec le pendentif cornicello que je lui ai offert, symbole discret de ce que je veux être pour elle : une protection, un refuge.

Le bruit des vagues accompagne nos pas, mais je sens le poids invisible de Positano. Les rumeurs, les jugements… Pourtant, à cet instant, je m’en moque. Giulia et moi, nos cœurs battent à l’unisson, et c’est tout ce qui compte.

Soudain, elle s’arrête et m’entraîne vers une vieille barque dissimulée derrière un hangar. La peinture est écaillée, les cordages usés, mais je devine qu’une histoire se cache derrière ce bateau. Giulia caresse doucement la coque abîmée, avec une tendresse mêlée de tristesse.

— C’était la barque de mon père. Celle que j’aurais dû vendre, mais que j’ai pu conserver grâce à Marisa.

Elle reste silencieuse un moment, plongée dans des souvenirs lointains. Puis, son regard toujours perdu à l’horizon, elle murmure doucement :

— J’ai toujours rêvé de perpétuer son héritage. De voir le monde à travers ce bateau… C’est ma façon de me souvenir de lui. Mais parfois… ça pèse. Rompre avec cette tradition, ce serait comme…

Je comprends tellement bien ce qu’elle ressent que je complète doucement :

— Ce serait comme couper le lien, comme l’abandonner.

Elle se tourne vers moi, reconnaissante. Nous partageons cette crainte de trahir ceux qui nous ont précédés.

— Exactement.

Le soleil décline, étirant les ombres sur le sable, enveloppant son visage d’une lumière dorée. Elle croque dans son chausson farci, et l’air plus frais porte un parfum de sel et d’algues, mais rien ne semble pouvoir perturber cet instant d’intimité. Nos souffrances partagées créent un lien plus fort.

Sentant que c’est mon tour, je prends une profonde inspiration.

— Peut-être que nos rêves ne nous appartiennent pas entièrement. J’ai toujours voulu prouver que je pouvais réussir sans l’ombre de ma famille. Mais même vouloir leur prouver quelque chose, c’est déjà être sous l’influence de leurs attentes.

Les mots me brûlent la gorge. Giulia est là, son soutien silencieux m’encourage.

— J’ai passé ma vie à chercher l’approbation de mon père. J’ai rencontré une femme, le profil que mes parents admiraient. Brillante en apparence, Isabella cochait toutes les cases de mon père…

Je m’arrête un instant, conscient de la distance entre cette image et mes propres besoins.

— Avec elle, je me sentais enfin à la hauteur. Isabella incarnait tout ce que je pensais devoir être. Charismatique, forte… Mon père l’admirait. À ses côtés, je pensais avoir trouvé la clé pour prouver ma valeur.

Je marque une pause, la douleur encore vive.

— Elle avait tout prévu. Elle a failli détruire l’empire Rossi, mais ce n’est pas ça qui m’a le plus brisé. Ce qui m’a détruit, c’est qu’elle a failli me faire perdre la seule chose qui comptait encore : ma dignité.

Giulia me regarde, une vague de compréhension dans ses yeux.

— J’ai découvert qu’elle me trompait avec mon meilleur ami.

Je vois une ombre passer sur le visage de Giulia, ses traits se durcissent. J’ai besoin de vider mon cœur.

— Isabella n’a jamais eu de scrupules. Elle m’a utilisé, manipulé, et m’a jeté lorsqu’elle a trouvé un meilleur moyen de gravir les échelons. J’étais un outil pour elle. Et pourtant, il y a une part de moi qui se demande si j’ai été assez. Si j’aurais pu être à la hauteur.

Je m’arrête, chaque mot m’arrachant un peu plus. Giulia pose doucement sa main sur mon bras, m’ancrant dans le présent.

— C’est tellement injuste. Tu vaux bien plus que ça.

Je hoche la tête, touché. Le poids sur ma poitrine s’allège, remplacé par une chaleur réconfortante. Après un moment, je reprends :

— Après ça, je me suis jeté à corps perdu dans les affaires pour prouver que j’étais capable, même sans elle. Mais ce n’est pas ça qui remplit le cœur, tu m’as ouvert les yeux là-dessus. Avec toi, je veux tout faire différemment.

Giulia me sourit, ses yeux brillent sous les derniers rayons du soleil. Elle tente de détendre l’atmosphère avec humour.

— Ne t’inquiète pas, je ne risque pas de faire pareil. Je n’ai rien d’une femme brillante.

Je la fixe, mon cœur battant plus fort.

— Tu es bien plus que ça. Tu rayonnes. Tu te souviens quand tu m’as dit vouloir vivre sur ma planète ?

Un sourire éclaire ses lèvres.

— Eh bien, tu es l’étoile qui manquait à ma constellation.

Elle s’arrête, ses yeux brillants d’émotions.

— Rien que ça ?

D’un geste délicat, j’ôte une miette au coin de ses lèvres.

— Rien que ça… Tu es la réponse que je n’ai jamais su chercher.

Elle dépose son en-cas et me fait face, posant sa main sur mon cœur. Ses yeux plongent dans les miens.

— Chaque fois que tu doutes de toi, souviens-toi de ceci : Tu es assez, Gianni. Tu es tout. Et tu as tout.

Ses mots sont une libération. Elle murmure alors que la vraie grandeur réside dans ce qu’on est, pas dans ce qu’on prouve. Je ferme les yeux, absorbant ses mots. Personne ne m’a jamais parlé ainsi. Sa main sur mon cœur est un geste de réconfort que je n’aurais jamais imaginé. C’est comme si elle m’autorisait à me libérer de mes doutes.

Quand j’ouvre les yeux, elle me regarde avec une tendresse que je n’ai jamais connue. Une complicité que je n’ai jamais eue.

 

Giulia

Autour de nous, le monde disparaît, comme si la nuit nous enveloppait dans une bulle protectrice. Les vagues se retirent en silence, calmes témoins de cet instant volé. Leurs murmures se fondent dans la sérénité ambiante, amplifiant l’impression d’être seuls au monde. Ni passé ni futur n’ont de prise sur nous. Juste un présent pur, suspendu au-dessus des flots. Il n’y a que lui. Il n’y a que moi.

Pendant un instant, mes épaules se détendent. J’oublie presque le poids des responsabilités qui pèsent sur moi, ces filets trop lourds à porter. J’essaie d’oublier les regards de Positano, ces murmures qui nous jugent toujours à distance. Ce soir, la mer est paisible. Elle m’offre un répit, une trêve où mes démons se taisent enfin à ses côtés. Je me laisse emporter, m’abandonne à cette paix fragile. Et puis, le téléphone de Gianni vibre, brisant la magie. Le son résonne, inattendu, comme une claque.

Gianni s’arrête. Son regard croise le mien, et je lis une excuse silencieuse dans ses yeux. Je dissimule ma frustration, consciente que parfois, les interruptions sont inévitables, comme une tempête soudaine. Le moment est rompu, mais un fil invisible continue de nous lier. Il observe l’écran de son téléphone, son visage se ferme légèrement, signe que la conversation devient sérieuse.

— Oui, c’est bien moi.

Une ombre passe dans ses yeux. Je la vois, et mon cœur se serre légèrement, comme une marée basse qui emporte tout. Puis, soudain, sa voix change. Elle devient plus douce, presque joyeuse.

— Ah, c’est génial ! Oui, je pense pouvoir me libérer ce week-end.

Je me mords la lèvre, curieuse, mais je reste silencieuse, préférant attendre qu’il partage. Gianni couvre le micro, se tourne vers moi, et ses yeux captent les miens.

— Giulia, tu fais quelque chose ce week-end ?

Sa question, si proche, fait monter une douce chaleur en moi. L’anticipation me prend de court. Dans le silence de nos regards, nos âmes se devinent. Je cherche mes mots, légèrement déconcertée.

— Oui… Non ! Enfin… je suis libre. Pourquoi ?

Le silence qui suit est lourd, comme l’air avant un orage. Mon cœur s’emballe sous son regard, chaque battement résonne comme le fracas des vagues contre les falaises. Puis, tout doucement, il ajoute :

— Fais-moi confiance.

Ces mots, si simples, réveillent quelque chose en moi. Une curiosité que je ne cherche même pas à cacher. Je hoche la tête, consciente que ce week-end sera un tournant. Gianni termine sa conversation.

— Très bien, on viendra ce week-end. Merci, à bientôt.

Lorsqu’il range son téléphone, un sourire éclaire son visage, et une lueur d’excitation brille dans ses yeux. Il y a quelque chose de nouveau, une énergie palpable, prête à éclater.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? je demande, feignant un ton léger, bien que l’impatience me ronge.

Gianni se tourne vers moi, une étincelle dans les yeux. Son enthousiasme est contagieux, et je sens une douce chaleur monter en moi, une anticipation difficile à contenir.

— C’était l’artisan d’Atrani. Il a terminé de fabriquer le mât pour La Speranza. Il nous propose de venir le récupérer ce week-end.

Je comprends que ce n’est pas qu’une affaire de bateau. Il y a plus dans sa voix, un sous-entendu, comme si ce voyage signifiait bien plus. Cet éclat dans son regard, cette passion mal dissimulée, me touche profondément. C’est une occasion de fuir Positano, de nous retrouver seuls, loin des regards.

Gianni s’avance vers moi, la lumière du crépuscule jouant sur son visage. Il est si proche, et tout en lui semble magnétique. Mon cœur bat plus vite, en écho à cette proximité.

— Ce serait l’occasion parfaite pour une petite escapade, qu’en penses-tu ? Un week-end loin d’ici, juste toi et moi.

Sa voix, légèrement rauque, me fait frissonner. Chaque mot résonne en moi, comme une vague prête à déferler. Il me regarde, son regard ancré dans le mien, et l’air semble chargé d’électricité, cette tension que l’on partage sans la nommer. L’idée de passer du temps seule avec lui, loin de tout, éveille en moi une chaleur familière. Une impatience grandissante.

Je laisse mes lèvres s’étirer en un sourire malicieux, tandis que mon regard glisse doucement sur sa bouche.

— Ça me semble une super idée. J’ai même envie de partir dès vendredi…

La chaleur monte en moi, douce et naturelle, comme une marée sans résistance. Nos regards s’accrochent, et déjà, l’anticipation du week-end se fait sentir. Gianni, emporté par l’idée, laisse un sourire en coin illuminer son visage.

— Je vais nous trouver un petit pied-à-terre sympa pour le week-end.

Je souris en retour, prête à le taquiner.

— Oh, tu veux dire que tu vas fouiller dans ton trousseau de clés qui ouvre toutes les portes de la côte ?

En réponse à mon clin d’œil, Gianni rit, un rire profond qui résonne agréablement dans la nuit. Il passe une main dans ses cheveux, prenant un air théâtral. Puis il pose doucement sa main sur ma poitrine, là où mon cœur bat plus vite, et me regarde avec une intensité qui me coupe toujours le souffle.

— Je prie surtout pour avoir la clé qui ouvre ce compartiment secret, juste là.

Son regard, intense et doux à la fois, me transperce. Il y a plus que de la plaisanterie dans ses yeux. Une lueur de désir, une promesse silencieuse qui fait naître une vague de chaleur en moi.

Je suis consciente de la proximité entre nous, de la chaleur de sa main, de ce lien invisible qui nous rapproche un peu plus à chaque seconde. Mon sourire s’adoucit, mes yeux captant les siens avec une sincérité que je ne cache pas.

— Peut-être que tu l’as déjà, Gianni… Peut-être que tu l’as déjà.

Si cette histoire te plaît, partage-la avec ceux que tu aimes ! Ensemble, faisons voyager ce roman.

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A propos de l'auteur

Matthieu Biasotto

Auteur indépendant toulousain, rêveur compulsif et accro au café. J'écris du thriller, du suspense avec une touche existentielle.

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