Le Supplément d’Âme : Nouveau Thriller

L

Je termine l’année avec mon nouveau thriller : Le Supplément d’Âme. Une expérience à couper le souffle, teintée de conscience à travers cette intrigue en compagnie de Thomas. [br][br]

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Voici le résumé : [br][br]

Je ne me souviens de rien. J’ai tout oublié ou presque. Mon existence s’est arrêtée brutalement et la mort ne me veut pas. Je ne peux pas revenir. Je ne veux pas mourir. Pas pour l’instant. Pas avant que je ne comprenne ce que je suis. Ce que j’ai fait. Ce que mes proches ont comploté, dit ou pensé. Pas avant d’avoir saisi le sens de ma vie. Je voudrais découvrir ce qu’il s’est passé, savoir comment j’en suis arrivé là. Avant que l’on vienne me débrancher. J’erre dans une expérience parallèle qui m’échappe. Je suis Thomas. Thomas Garnier, et la seule question qui me hante est : Vais-je pouvoir encaisser la vérité ?

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L’extrait du chapitre 1 : [br]

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Trauma[br]

Étendu de tout mon long dans la boue, je pèse une tonne. Mes paupières se décollent au prix d’un effort qui pourrait me coûter la vie. J’éprouve le profond besoin de crier que je suis vivant, mais je reste aphone. Je ne distingue que les ténèbres et le scintillement timide de rares étoiles. Un bouquet de taches sombres perturbe mon champ de vision. Un mouvement de particules timorées sur ce que mon regard dévoile. Dans ma tête, ce bruit strident vibre et siffle en continu. Ça vient de loin et de partout à la fois. La résonance d’une note aiguë soutenue par des bruits de pas. Mes oreilles bourdonnent, mes tempes cognent contre les parois de mon crâne sensible. Un goût métallique envahi mon palais, une saveur abjecte qui dévale sur ma langue râpeuse jusqu’au fond de la gorge.[br][br]

Ce que je fais ici et maintenant ? Je l’ignore. Comment en suis-je arrivé là ? Je ne me l’explique pas. J’ai conscience de ce que je suis. Mais j’ai tout oublié – ou presque. J’imagine que c’est cette sensation de vide que doit ressentir un nouveau-né. Simplement rattaché à l’instant, sans savoir ce qui l’attend. Sauf que je suis emmuré dans une souffrance nauséabonde. Pris en otage entre la douleur et l’oubli. Je flirte avec le temps dans une parenthèse amnésique. Parenthèse durant laquelle mon âme est en charpie. Ça, c’est la seule chose dont je sois sûr.

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J’observe le ciel noir sans battre le moindre cil. Allongé dans la terre, offert sous la lune. Je suis happé par ce clair-obscur magnifique diffusé sur des contours vaporeux. Quelques nuages me dominent. Quelques nuages me narguent. Sombres messagers, porteurs de mauvais présages. Les masses épaisses engloutissent les astres fébriles. Ils se déplacent lentement, mais je ne bouge pas. Je suis trop fragile. Le vent se lève, agitant les feuilles des platanes autour de moi. Je ne fais que supposer, je ne le sens pas.

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Les cieux changent d’humeur, et j’y assiste impuissant. Je suis surpris par cet éclair qui barre le nébuleux. Puis par un autre en guise de réplique, le temps se gâte. Je voudrais fuir mais je reste immobile. Le tonnerre gronde, et c’est une menace prise au sérieux lorsqu’on n’est que poussière. La première goutte s’annonce, puis la seconde. La pluie s’écrase sur ma visière fissurée. L’averse dévale sur mon casque. Mon sang glisse le long du plastique éraflé. L’hémoglobine est poussée inexorablement vers les bords pour me dégager la vue. Cloué au sol, j’assiste au déluge.

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J’ai chaud. J’ai froid. Mon corps se réveille, le calvaire se ravive. Ma respiration est douloureuse. J’ai le souffle court. J’entends la détresse de mon poumon perforé. Ma gorge entravée me lance atrocement. Pourquoi ai-je du sang dans la bouche ? Des battements sordides percutent encore et encore mes tempes. Ma tête est prête à éclater, mon cœur est serré. La souffrance se répand comme de l’acide dans les veines. Une brûlure vive et corrosive tord mon ADN. Je parle de la sensation ignoble de baigner dans du napalm et d’y être sanglé. Le feu me dévore. Des cendres chaudes prennent place au creux du thorax lorsque je souffle. Des braises dévorant l’espace entre les côtes, puis des coups de couteau dans les reins. Un supplice rampant jusqu’aux orteils. Mes artères se dilatent, ça sent le soufre. L’adrénaline me fouette, je me redresse dans un spasme furieux. Contracté de la tête au pied, pour défier les faits avec arrogance. Pour défier le temps. Pour défier la mort et la gravité. Je me relève.

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Mon regard voyage sur ce qui m’entoure. À l’horizon, la nuit s’étend au-dessus des champs. Au milieu de nulle part. Je pourrais être n’importe où. Des rangées de platanes à perte de vue sous des trombes d’eau. Et les feux d’un véhicule arrêté, au loin sur la route. Ce qui m’angoisse le plus, c’est cette seconde de silence absolu. Un néant total et enveloppant. À cet instant, la pluie n’émet plus aucun son. L’eau se fige, formant des stries verticales à l’infini. L’univers semble s’arrêter, le monde a fait une pause. J’entends juste mon expiration apeurée. Je fais un pas, puis un autre. Mes jambes me portent à peine. J’avance en boitant en direction de la voiture, et le son revient lentement. D’abord feutré. Puis limpide, comme avant.

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En travers de la chaussée, le break aux fenêtres embuées reste immobile. Une fumée blanche s’échappe du capot cabossé. Une portière s’ouvre dans un grincement sinistre. Le passager sort. Un grand bonhomme. Epais et chauve. Rugueux et viril, il se tient la tête en marchant sur les bris de verre qui craquent sous les semelles. Horrifié par l’état de la carcasse, il tombe à genoux et se met à gémir :

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– Qu’est-ce que tu as fait ? ! Qu’est-ce que tu as fait putain ?

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De l’autre côté, une jeune femme s’extirpe à son tour. Presque à quatre pattes. Elle se tient l’abdomen et vacille un peu. J’approche encore du couple choqué. La trajectoire de ma chute se compose de morceaux d’aciers, de plastiques et de chairs. La dépouille de ma moto. Autant de débris qui jonchent la terre jusqu’au point d’impact. La femme, je l’entends crier. Ses pleurs me parviennent. Un hurlement coupable déchire la nuit lorsqu’elle examine le break. Enfin, elle lance un regard dans ma direction. La pauvre prend conscience de l’horreur qu’elle vient d’engendrer. Je progresse lentement vers l’irréparable. D’ici, je devine son visage amaigri et crispé par l’atrocité. Oui, j’aperçois ses cheveux clairs mouillés et son allure déplorable sous la flotte.

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Sans hésiter, elle se met à courir vers moi. Elle s’époumone, elle appelle à l’aide. Elle s’approche pour me porter secours, je distingue sa détresse. Bientôt, je pourrai trouver un vague réconfort dans ses bras, même si tout est de sa faute. Elle galope à en perdre haleine jusqu’à mon niveau en pleurant toutes les larmes de son corps. Mais elle ne ralentit pas. Elle ne s’arrête même pas. La conductrice poursuit sa course à travers la nuit.

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Je me retourne pour l’observer fendre l’air. Je la vois se ruer vers un autre corps à terre. Elle se jette sur la victime. Elle s’effondre. Elle tente de parler au blessé alors que je reviens sur mes pas. Les choses sont sérieuses. Hanté par ce sentiment, je rebrousse chemin pour la rejoindre avec une magistrale boule au ventre.

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– Appelle les pompiers ! Vite ! Appelle les secours ! Mon Dieu ! Appelle !

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Elle vocifère. Elle supplie. Elle implore. Mais le corps reste sans vie. Elle réclame un signe de vie. Un geste. Un espoir. En vain.

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– Vous m’entendez ? Restez avec moi ! Regardez-moi ! Ouvrez les yeux ! Mon Dieu… Ouvrez les yeux ! Vous m’entendez ?

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Elle se retourne vers le passager qui arrive tant bien que mal, en titubant. Le maquillage charbonneux de la conductrice ne résiste pas à la pluie. Elle lève des yeux affolés par le désespoir :

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– Appelle les secours ! C’est grave ! C’est super-grave putain !

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Je me poste juste à côté d’elle, encore sonné. Il y a urgence. Je tâte mes poches à la recherche de mon téléphone. Je voudrais lui prêter main-forte. Je suis incapable de parler, face à la fatalité que pourrais-je bien dire ? Elle est tellement désolée. Elle voudrait faire quelque chose, mais elle n’ose pas toucher cette créature blessée. On dirait seulement un pantin désarticulé qui baigne dans son jus. La plaie au ventre semble létale à en croire le trou béant à la surface et le morceau de plastique qui en dépasse. Les mains tremblantes de la conductrice galopent sur le blouson trempé par l’averse. D’une main, elle saisit le gant en cuir du motard, à la recherche d’un dernier soupçon de vie. Elle souhaite qu’il s’accroche. Elle veut qu’il tienne bon. Mais la victime ne réagit pas. L’existence semble vouloir obstinément fuir d’ici. Elle effleure le casque couvert de sang. Finalement, elle s’arme de courage pour relever la visière. Je commence à comprendre. L’homme à terre, c’est moi.

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Bonne lecture 🙂 [br][br][br][br]

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Évaluation de l'article

A propos de l'auteur

Matthieu Biasotto

Auteur indépendant toulousain, rêveur compulsif et accro au café. J'écris du thriller, du suspense avec une touche existentielle.

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Invité
ELIOS
8 années il y a

bONJOUR! beaucoup apprécié ce livre. le personnage de thomas est TRÈS attachant et on se plonge dans la moindre émotion qu’il peut ressentir. roman efficace, simple mais ambitieux, on a du mal lâcher la lecture. hâte de découvrir une autre histoire. bravo matthieu!

Invité
STEFFIE
8 années il y a

UNE KINDLE POUR nOËL, trois THRILLERS, CHOISIS un peu au hasard…dont supplément d’âme. J’ai lu quelques pages, et puis je l’ai laissé de côté; cette histoire d’accident… pfff… un peu trop déprimant pour un début d’année (et mon moral dans les chaussettes ;-)).
Finalement, j’ai repris ma lecture hier… et l’ai terminée aujourd’hui, trop rapidement, j’aurais voulu que ça continue encore…
On ne s’attend pas en lisant un thriller à se retrouver face à soi, à sa propre vie. Un beau livre qui m’a fait réfléchir, au sens de ma vie…
Merci Matthieu

Invité
Gérard
8 années il y a

Un style alerte, une envie pour le lecteur de continuer: c’est signe d’un bon roman.
dommage: plusieurs fautes d’orthographe/grammaire, et des confusions de mots (tache/tâche, orthoptiste/orthophoniste). dommage, pour un vieux comme moi, attaché à l’expression française…
Cordialement,
Gérard

Invité
sonia m.
8 années il y a

Bonjour,
j’ai beaucoup aimé votre livre Le Supplément d’Âme.
Je l’ai découvert complètement par hasard sur Amazon, acheté direct après la lecture du début via l’Aperçu en ligne (“Feuilleter”), et lu d’une traite dans la foulée sans m’arrêter !
C’était super ! Ca fait vraiment longtemps que je n’ai pas lu comme ça d’une traite sans décoller de ma chaise :-))

Merci beaucoup pour ce moment volé à la nuit,
Bien à vous,
Sonia M

Membre
Rebecca G.
8 années il y a

Coucou, Mathieu! Bien contente d’apprendre cette bonne nouvelle! Es toujours aussi doué pour les couverture… Celle-ci est aussi superbe que les autres! 🙂 J’ai beaucoup aimé ce premier chapitre, et j’ai bien envie de connaître la suite… J’espère pouvoir bientôt la découvrir. Je te souhaite beaucoup de réussite. A bientôt! 😀

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