Faida – Chapitre 71

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L’écume des mensonges

gianni

Je me tiens sur la jetée, les bras croisés, le vent marin me frappant au visage comme une série de gifles glaciales. Chaque bourrasque semble vouloir me secouer, comme si la mer, enragée, voulait me punir pour des fautes que je ne parviens plus à fuir. L’air, saturé de sel et d’humidité, brûle mes lèvres, s’infiltre dans mes poumons, laissant un goût amer. Autrefois, cette odeur iodée évoquait la liberté, les aventures au grand air, des souvenirs d’insouciance sous le soleil. Aujourd’hui, c’est le goût des regrets.

Les vagues déchaînées s’écrasent contre les rochers dans un fracas sourd, explosant en une écume blanche qui monte dans les airs, comme les fragments de ma vie, dispersés et hors de portée. Tout semble m’échapper, glissant entre mes doigts comme du sable humide. Le grondement de la mer résonne, écho parfait de la tempête qui fait rage dans mon esprit. Une symphonie chaotique, miroir de mes doutes et de mes peurs.

Je viens de vendre ma Maserati. La pilule est dure à avaler. Ce n’était pas qu’une voiture, c’était le symbole de ce que j’étais, de la puissance et de l’arrogance d’une vie que je pensais maîtriser. Chaque rugissement du moteur m’offrait l’illusion d’une invincibilité éphémère. Et maintenant, c’est fini. Sur le parking, mon SUV Alfa Romeo rouge semble bien terne en comparaison. Il n’est plus qu’un rappel de ce que j’ai perdu. À chaque fois que je le regarde, une sensation d’étouffement me serre la gorge, comme une corde invisible qui se resserre un peu plus.

Le souvenir de Massimo revient, ses paroles tranchantes. La vente de la Maserati va seulement éponger la facture de l’artisan pour le mât de La Speranza, mais ce n’est rien comparé à tout ce que je dois. Les erreurs de gestion, le contrat de la clinique privée qui leur a échappé par ma faute… je suis loin de pouvoir compenser le préjudice. Et malgré cette vente, il reste tant à payer. Un gouffre impossible à combler d’un seul coup.

Je sors lentement mon téléphone, la main tremblante, et cherche le numéro de Massimo. J’hésite, mais je sais que je n’ai pas le choix. Les vagues frappent les rochers derrière moi, élevant des éclats d’écume, et je sens ce vent d’incertitude me pousser vers l’inévitable. Je finis par appuyer sur son nom, portant le téléphone à mon oreille.

La voix de Massimo, froide et calculée, s’élève de l’autre côté.

— Petit Gianni… Quelle bonne surprise.

Je prends une grande inspiration, tentant de maîtriser ma nervosité.

— Oncle Massimo, je voulais te dire… Je peux effectuer un premier remboursement. Pour le mât, pour la villa.

Un silence s’installe, étouffant. Puis sa voix revient, plus douce, presque chaleureuse, teintée d’une hypocrisie qui m’écœure.

— Ah, Gianni, c’est bien. Très bien. Prendre les choses en main, faire face à ses responsabilités, c’est la marque des grands hommes. Tu as vendu ta Quattroporte Trofeo ?

— J’ai fait ce que j’avais à faire.

— Ce n’est pas trop éprouvant de t’entêter dans cette direction ?

— Ce n’est qu’une voiture. Je m’en remettrai.

Je m’efforce de faire sonner ces mots comme une vérité, mais je sais qu’une part de moi regrettera toujours ce rugissement du moteur, cette sensation de puissance. Un sourire se devine dans la voix de Massimo, un sourire sans chaleur.

— Tu as raison, ce n’est que du matériel. Mais n’oublie pas, l’autre gage d’un homme au-dessus du rang, c’est de n’avoir aucune dette. Alors dis-moi, quand comptes-tu régler le reste ?

Chaque mot pèse lourd, et je sens ma gorge se nouer.

— Je… Je peux vendre un appartement. Je trouverai une solution.

Massimo laisse planer un silence, puis sa voix revient, glaciale, chaque mot un poids supplémentaire.

— Je l’espère bien, Gianni. Et j’espère surtout que ce sera à la hauteur. Parce que le temps presse et je compte les points, tu comprends ?

— Je comprends et je ferai tout ce qui est nécessaire.

— Les dettes s’accumulent, même si tu es prêt à te délester de tout ce que tu as. Dis-moi, comment comptes-tu compenser ce que la clinique de Naples devait m’apporter ? À combien estimes-tu le préjudice que tu m’as causé ?

Il marque une pause, puis reprend, son ton toujours plus tranchant.

— Et je ne parle même pas du permis de construire qui a échoué lamentablement…

Les mots s’enchaînent, implacables, un coup après l’autre, me clouant sur place. Chaque phrase ajoute une nouvelle pierre sur mes épaules, et je réalise que je me suis engagé sur une voie sans retour. Un long silence s’étire, et je sens l’air se faire plus dense, difficile à respirer.

Puis Massimo reprend, et son ton change. Il devient étrangement conciliant, presque apaisant.

— Ne t’en fais pas, je ne t’en veux pas. Après tout, tu es jeune, Gianni. Nos fautes montrent la voie, à nous d’apprendre où marcher. Tu as fait une erreur, mais tu as de la chance : certaines erreurs peuvent se corriger. Il est encore temps de prendre la bonne décision.

Je reste silencieux, la mâchoire serrée, le cœur lourd, sachant ce qui va suivre.

— Je travaille sur un montage financier pour que tu puisses acquérir La Speranza et me la rétrocéder, évidemment par des sociétés écrans. Ma juriste termine de plancher sur le dossier. Il serait bon que tu la rencontres demain.

Une vague de panique monte en moi, mais je m’efforce de ne pas la laisser transparaître. Je m’accroche à la seule issue possible.

— Où et à quelle heure ?

Massimo rit doucement, satisfait.

— Ne t’inquiète pas, je te donnerai les informations au bon moment. En attendant, prends la température auprès de la petite Esposito.

Son ton devient insidieux, chaque mot une injonction voilée.

— Je… C’est compliqué entre Giulia et moi en ce moment…

— Tu sais ce qu’on dit : on n’étouffe pas un brasier, on apprend à en contrôler les flammes.

— Elle a vu une photo, des choses qu’elle n’aurait pas dû voir…

— Tu es séduisant, Gianni. Tu peux jouer les empathiques. Tu as un atout sur elle. Trouve les bons mots pour l’apaiser, l’endormir, puis la convaincre. Fais en sorte que tout ça se passe en douceur.

Je ferme les yeux, le souffle court. Une vague de dégoût monte en moi.

— Ne me demande pas de lui mentir. Je ne veux pas la faire souffrir pour mes erreurs.

Un silence. Puis Massimo reprend, sa voix teintée d’une fausse douceur.

— Alors présente-lui d’une manière indolore. Ce n’est qu’une vieille frégate, après tout. Elle n’aura jamais les moyens de la réparer après ce fâcheux incident… D’un certain point de vue, tu lui rends service. Avec tes beaux yeux, aide la petite à se projeter.

La perspective me révulse, et mes poings se serrent. Je pose finalement la question qui me brûle les lèvres.

— Et si j’échoue ?

Un long silence, glacial, puis la réponse tombe.

— Chez les Rossi, quand la méthode douce ne suffit pas, on utilise la force. Et ensuite, la domination totale.

Les mots de Massimo résonnent encore, lourds, oppressants. Chaque mot est une lame qui s’enfonce un peu plus. La menace est bien réelle, une épée de Damoclès suspendue par un fil prêt à céder.

Mon oncle raccroche. Mon cœur se serre, chaque battement est une douleur sourde, une crainte qui grandit. Les vagues continuent de se fracasser contre les rochers, les éclats d’écume s’élevant dans les airs comme des reproches silencieux. Un frisson glacé me traverse. Je réalise que je ne suis plus maître de mon destin, juste un pion dans un jeu perfide, un jeu dont je ne connais pas les règles.

Je cherche la force de poser mes yeux sur le message de Giulia. « Tu pourrais m’expliquer ? » La photo, quelques mots, toujours là, brûlant sur l’écran. L’image compromettante où l’on me voit avec Massimo est un fardeau lourd. Mon cœur se serre à mesure que le sourire tendre de Giulia disparaît de ma mémoire, remplacé par une angoisse oppressante. Je tente de composer une réponse, mais chaque mot semble insignifiant. Je tape, puis efface. Les lettres s’alignent et disparaissent, incapables de saisir le chaos.

La mer continue son ballet sans fin. Chaque vague emporte un peu plus de mes espoirs. Comment expliquer à Giulia que tout s’effondre, non par manque d’amour, mais parce que le monde autour de moi est fait de trahisons et de promesses brisées ? Chaque tentative d’écrire finit par s’effacer. Je fixe l’écran, impuissant. Le silence est assourdissant, un coup de plus sur ma conscience.

Je pense à nos moments partagés : la plage, le goût sucré du limoncello, la douceur de ses promesses sous les étoiles. Ces souvenirs sont désormais ternis, assombris par les trahisons. Massimo revient en esprit, impitoyable, ses menaces résonnant en boucle. L’idée de sacrifier notre amour pour sauver nos familles me déchire.

Le cœur battant, je finis par taper un message simple.

« Monsieur Melon a besoin de toi. On peut se voir ? Je t’expliquerai pour la photo… »

La réponse de Giulia ne tarde pas. Sèche, un peu froide.

« On se retrouve où ? »

Je lui demande de me rejoindre à la crique derrière les rochers, ce lieu qui fut autrefois notre refuge. Pendant une seconde, je ressens une bouffée d’air, un semblant de répit, mais c’est éphémère. La vague d’angoisse revient, m’écrasant à nouveau.

Comment pourrais-je lui expliquer l’inexplicable ?

 

Giulia

Je descends lentement vers la crique, mes pieds s’enfoncent légèrement dans le sable humide. Chaque pas est une hésitation, comme si je m’apprêtais à plonger dans l’inconnu. Cet endroit, notre refuge, notre sanctuaire, me semble différent aujourd’hui. Une incertitude règne, et malgré la lumière douce qui caresse la surface de l’eau, le nœud dans mon estomac reste intact. Depuis qu’on a quitté Atrani, la réalité a frappé avec une brutalité impitoyable, laissant derrière elle un sillage de complications, de regrets, et une culpabilité tenace. Je pense à ma famille et aux conséquences de cette escapade. Est-ce que j’ai eu raison de m’autoriser une parenthèse de bonheur alors que tout semblait s’écrouler autour de nous ?

Mes doigts cherchent instinctivement le pendentif Cornicello autour de mon cou. Je le serre, fermant les yeux, priant pour qu’il m’apporte la chance dont j’ai besoin. J’espère. J’ai connu des tempêtes avant, des vagues menaçantes, mais je les ai traversées. Gianni et moi avons construit quelque chose de précieux, et c’est en cela que je veux croire. Notre lien est solide, nos sentiments sont purs. Les souvenirs de ce que nous avons vécu ensemble me donnent la force d’espérer.

La crique est le témoin de cette force. C’est ici que je me suis réfugiée après la fête de San Pietro, quand ma famille m’avait humiliée. Et c’est ici que Gianni m’a rejointe, laissant tout derrière lui pour me retrouver, pour me rassurer. Pour construire quelque chose de beau à partir des ruines. Ce souvenir me réchauffe, m’apporte une bouffée d’espoir. Enfin, je le vois. Gianni est là, seul, les yeux fixés sur l’horizon, comme s’il cherchait une réponse dans les vagues. Mon cœur s’accélère, mais l’angoisse ne me quitte pas, tapie dans l’ombre, prête à resurgir.

Je m’approche, et il tourne la tête vers moi. Son regard est fuyant, plein de cette inquiétude qu’il essaie de dissimuler, mais qui transpire de chacun de ses gestes. La tension est palpable, si lourde que j’ai du mal à respirer.

— Gianni, qu’est-ce qui se passe ?

Il prend une longue inspiration, et je sens déjà dans ses yeux la vérité qui refuse de se dévoiler. Il parle de nous, des souvenirs d’Atrani, de ce qu’il a ressenti, mais ses mots sont choisis avec une prudence qui m’inquiète. Je devine qu’il tourne autour du vrai sujet, qu’il cherche à m’amadouer.

— J’ai beaucoup pensé à nous, tu sais, depuis Atrani. J’ai repensé à tout ce qu’on a vécu, à ce que l’on pourrait encore construire.

Il s’interrompt, croise mon regard, puis détourne les yeux. Son incertitude, ses pauses, tout me met en alerte.

— En parlant avec l’artisan, en le voyant travailler, j’ai compris quelque chose d’important, Giulia. Le choix des essences de bois, la manière de les traiter, les ornements, les ferrures… tout ce qui fait que La Speranza peut redevenir ce qu’elle était. C’est un savoir-faire unique. Et c’est grâce à toi que j’ai compris ça.

Ses paroles sont douces, mais je commence à comprendre. Une inquiétude sourde monte en moi tandis que je l’écoute. Il n’a pas fini.

— Ce que j’ai aussi compris, c’est que tout ça a un coût. On ne peut pas tout faire nous-mêmes. Des anciens, comme Luigi, peuvent nous aider, mais avec l’état du bateau… Giulia…

— Où tu veux en venir, exactement ?

J’ai peur de le deviner, mais je ne peux pas le concevoir. Sa voix devient plus basse, presque suppliante.

— Pour que La Speranza revive vraiment, pour qu’elle retrouve tout son éclat, il faudrait des rénovations coûteuses. Des centaines de milliers d’euros. Si on veut faire les choses comme il faut.

Une tension nouvelle s’empare de moi, et les pièces du puzzle commencent à s’assembler, même si j’ai du mal à le concevoir.

— Gianni…

— Attends, écoute-moi. Ce que je veux dire, c’est que seuls, on n’y arrivera pas. Une partie, peut-être, oui. Mais pour le reste, il faudrait que quelqu’un qui en ait vraiment les moyens s’en charge. Quelqu’un qui pourrait redonner à La Speranza tout ce qu’elle mérite.

Son regard s’ancre dans le mien, intense, presque désespéré. Un frisson glacé me parcourt, et j’entends à peine ma propre voix qui s’élève, tremblante.

— Tu penses qu’on devrait vendre La Speranza ? C’est ça que tu es en train de me dire ?

Son silence me fait l’effet d’une claque, une réponse sans mots.

— Giulia, c’est une solution. Une façon de nous en sortir, de libérer cet argent pour nos familles, pour nous.

— Tu te fous de moi ?

— Imagine le temps qu’on pourrait se dégager pour vivre notre histoire. On pourrait voyager… On pourrait…

Je recule d’un pas, comme si ses paroles étaient un coup qu’il venait de me porter.

— Il est hors de question que je vende le bateau de mon grand-père au plus offrant pour qu’il parte je ne sais où, Gianni !

Ma voix se brise, chargée d’émotion. Mes poings se serrent, un mélange de colère et de douleur m’envahit. Gianni avance, toujours sur des œufs, ses mots faussement rassurants, me blessant encore davantage.

— Écoute-moi, ce n’est pas ça… Tu ne le vendrais pas à n’importe qui. Je pourrais… je pourrais garder un œil dessus.

— Comment ça ?

— Je… J’aurais des parts dans la transaction. Pas directement à titre personnel, mais… on pourrait s’assurer que le bateau reste ici, entre de bonnes mains. Je serais lié aux investisseurs en quelque sorte pour te garantir que…

Je le fixe, le cœur battant à tout rompre, mes espoirs s’effritant.

— Quoi ? Tu veux acheter notre navire ?

Il secoue la tête, lutte pour formuler les mots justes, ses hésitations ne faisant qu’aggraver la situation.

— Non, pas directement… mais je pourrais faciliter la transaction. M’assurer que tout soit fait dans les règles de l’art et que tu reçoives tout ce que tu mérites. Je te reverserais tout ce que je peux, Giulia. Le moindre centime. Je ne le fais pas pour l’argent.

Mes yeux se remplissent de larmes. Cet homme que j’aime, cet homme qui parle comme si c’était la seule option… je ne le reconnais pas.

— Et tu le fais pour quoi, alors ?

Ma voix n’est plus qu’un murmure, une question à laquelle il sait qu’il ne pourra pas répondre. Un silence tendu s’installe, et je lis dans ses yeux cette vérité cruelle, celle qu’il tente de cacher depuis trop longtemps.

— Tu ne comprendrais pas…

Il semble piégé, pris entre des forces qui le dépassent. Ses explications ne sont que des justifications maladroites, et chaque mot creuse un fossé entre nous.

— Et toi, tu ne comprends pas, Gianni. Nos traditions sont ce qui nous définit. Tu ne peux pas simplement les ignorer pour je ne sais quelle raison de budget. Tu veux abandonner ? Grand bien te fasse. Moi, je garde le cap, quoi qu’il arrive.

Je le vois soupirer, son visage tendu, et je sais qu’il essaie de me convaincre, mais sa logique lui échappe, même à lui.

— Giulia, c’est un naufrage. La Speranza est un gouffre sans fond. Cette vente pourrait sauver nos familles.

La frustration éclate en moi comme un feu qui me consume.

— Je refuse de sacrifier notre héritage pour de l’argent !

— Et moi, je suis coincé. Je ne veux plus être pris en otage par nos deux familles.

Il secoue la tête, désespéré, et son désarroi me touche, mais je ne peux pas. La distance entre nous s’agrandit, les non-dits s’accumulent, formant un mur que nous ne pouvons plus franchir.

— Peut-être que nous sommes trop différents…

Je murmure ces mots, et ils me déchirent. Lui aussi semble vaciller, puis il baisse la tête, comme s’il se rendait à une vérité qu’il refusait d’admettre.

— Peut-être… tu as raison…

Mon cœur se serre. Comment avons-nous pu en arriver là ? Les souvenirs de nos moments passés ici, de notre premier baiser, des éclats de rire sous le ciel étoilé… tout ça semble si loin, comme des échos d’une autre vie. Et cette photo, celle où je l’ai vu avec cet homme qui ressemble à un parrain de la mafia… cette question me hante depuis trop longtemps.

Je sors mon téléphone, le lui montrant, l’image sous les yeux.

— Est-ce que ton retournement de veste a quelque chose à voir avec cette photo ? Tu n’as toujours pas expliqué ce que c’était.

Il reste immobile, et je vois la peur dans ses yeux. Mon cœur se brise alors que je réalise l’ampleur de ce qu’il m’a caché. Gianni fait un pas vers moi, cherchant à me retenir.

— Giulia… Je… Je ne retourne pas ma veste… Je suis dans une situation…

Sa voix est désespérée, et quand il cherche mes mains, je ne ressens qu’un froid immense.

— Mon père m’a coupé les vivres… J’ai dû emprunter de l’argent à mon oncle Massimo, l’homme sur la photo. C’était le seul moyen de payer le mât pour le navire et de… de vivre ce week-end avec toi.

Massimo. Ce nom est un poids, une menace. Je reste figée, stupéfaite, incapable de dire quoi que ce soit.

— Massimo ? Ton oncle lié à la Mafia, c’est ça ?

Il hoche la tête, honteux. Je le regarde, et tout ce que je ressens, c’est une douleur insoutenable. L’amour, la trahison, la méfiance, tout se mélange.

— Je ne t’ai jamais demandé de commander le mât. Tu n’avais pas besoin de te mettre dans cette situation pour moi.

Il tente de se défendre, mais sa voix est pleine de désespoir.

— Je l’ai fait pour le navire, pour nous, pour que le projet avance !

— Non, Gianni. Tu l’as fait pour toi.

— Ne dis pas ça…

— Je le dis et je le pense. Ce bateau ne t’intéresse pas, tu n’es même pas allé voir les dégâts depuis notre retour. N’est-ce pas ?

Il baisse les yeux, incapable de répondre. C’est l’aveu de trop. Je me dégage de son étreinte, tourne les talons, et m’éloigne, laissant derrière moi tout ce que nous avons été.

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A propos de l'auteur

Matthieu Biasotto

Auteur indépendant toulousain, rêveur compulsif et accro au café. J'écris du thriller, du suspense avec une touche existentielle.

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