Si vous n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les opprimés et aimer ceux qui les oppriment.
Malcom X
On a commencé, toi et moi, à tirer quelques mètres de fil pour les tendre dans ta cuisine et comprendre certaines choses. Le chapitre sur Gates était rude, dense et j’imagine qu’il te faut un petit moment pour digérer toutes ces informations afin d’en tirer tes propres conclusions, même si tu ignores encore pourquoi je t’ai exposé tout ça. Avant de rembrayer avec notre pelote, je vais te demander une tasse de thé, et je vais en profiter pour te parler de l’effet Asch, plus connu sous le nom de l’expérience de Asch.
Le psychologue Solomon Asch a eu l’idée d’inviter un groupe d’étudiants, une petite dizaine de personnes à participer à un test de vision. D’abord avec un groupe témoin qui a toujours donné la bonne réponse, puis avec un groupe corrompu dans lequel tout le monde était complice, sauf une personne : le « sujet naïf ».
L’idée, c’était d’observer le comportement du sujet naïf confronté à l’attitude des autres personnes. Tout le monde s’est retrouvé assis dans une pièce et Asch leur a demandé de juger la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série d’affiches.
À gauche, une ligne de référence, et à droite, 3 autres lignes, tu me suis ? Chacun devait dire laquelle de ces 3 lignes sur la droite était égale à la ligne modèle de gauche. Pas difficile, le truc, tu vois.
Sauf que Asch rajoute un peu de piment dans l’expérience, il pipe les dés. Avant que l’expérience ne commence, notre psychologue donne des instructions à ses complices. Au début, ils doivent indiquer la bonne réponse, c’est-à-dire durant les 6 premiers essais, mais lors des 12 suivants, ils ont pour consigne de donner unanimement la même fausse réponse.
Le sujet « naïf » est l’avant-dernier à répondre. Avec son idée géniale, Asch a mis en lumière que le sujet naïf est surpris des réponses énoncées par ses acolytes, mais surtout on se rend compte qu’au fur et à mesure de l’étude, notre individu dupé devient de plus en plus hésitant quant à ses propres réponses.
Asch retente son expérience avec un seul comparse, lequel est positionné en premier. Après lui, plusieurs sujets ignorant le véritable objectif de l’expérience alignent également leur réponse sur celle de ce complice. L’attitude de ce dernier « sûr de lui », avec une voix « ferme », un brin d’autorité a une influence particulièrement marquée sur les réponses des sujets. Intéressant, non !?
Les résultats de cette expérience montrent que la plupart des sujets répondent correctement sans influence extérieure, mais qu’ils se conforment sur 36,8 % des mauvaises réponses soutenues à l’unanimité par les ou le complices.
75 % des sujets se conforment au moins une fois. Les sujets étaient même amenés à soutenir des réponses allant contre l’évidence et contre leur propre vue (voir les expériences filmées), pour, par exemple, affirmer que deux lignes avaient la même longueur, alors que l’écart était très visible, genre de plus de 5 cm.
Interrogés après-coup, les différents « sujets naïfs » de l’expérience Asch ont avoué leur sentiment de confusion, d’anxiété ou de stress. D’autres avaient refoulé ces émotions contradictoires et pensaient simplement s’être trompés.
Se faire pigeonner en suivant le troupeau, c’est un peu ça, l’effet Asch. Un effet qui rejoint dans une certaine mesure l’expérience de Milgram.
Je souffle sur mon thé brûlant avant de te dire qu’en 1963, le psychologue Stanley Milgram a mis au point une expérience sociale un petit peu plus brutale dans le but d’évaluer le degré d’obéissance d’un Américain devant une autorité qu’il juge légitime. Cette étude permet d’analyser le processus de soumission à l’autorité, notamment quand elle induit des
actions posant des problèmes de conscience au sujet. Et tu peux me croire, ça vaut le coup que je t’en touche deux mots.
Comment il s’est débrouillé exactement ?
Entre 1960 et 1963, les équipes de Milgram publient des petites annonces pour recruter des sujets concernant une étude – à priori sur l’apprentissage. Pour les heureux élus, on indique que le test dure 1 heure, payé 4 dollars, plus 50 cents pour les frais de déplacement. À l’époque comme le revenu moyen est de 100 $, c’était donc plutôt alléchant. L’expérience est présentée comme une « étude scientifique de l’efficacité de la punition sur la mémorisation ».
On se retrouve donc avec notre équipe fraîchement recrutée dans les murs de l’université Yale (New Haven, Connecticut). Dans ce groupe de recrues, on y trouve de tout, des hommes et des femmes de 20 à 50 ans, issus de tous les milieux et avec différents niveaux d’éducation. L’expérience telle que présentée met en jeu trois personnages :
- A : un élève ou apprenti (learner), qui s’efforce de mémoriser des listes de mots et reçoit une décharge électrique en cas d’erreur ;
- S : un enseignant (teacher), le sujet de l’étude, qui dicte les mots à l’élève et vérifie les réponses. En cas d’erreur, il envoie une décharge électrique destinée à faire souffrir l’élève ;
- E : un expérimentateur (experimenter), qui représente l’autorité officielle, vêtu d’une blouse grise du technicien, et sûr de lui.
Dans ce jeu de rôle maquillé, l’expérimentateur et l’élève sont en réalité deux comédiens.
L’enseignant, c’est le pigeon de notre farce. On le briefe sur les conditions de l’expérience portant prétendument sur la mémoire. On l’informe qu’un tirage au sort avec l’autre participant leur attribuera le rôle d’élève ou d’enseignant. On le soumet à un léger choc électrique de 45 volts pour qu’il se rende compte du type de souffrance que l’élève peut recevoir, et pour renforcer sa confiance sur la véracité de l’expérience.
Une fois que le cobaye a accepté le protocole, un tirage au sort truqué est effectué, qui le désigne systématiquement comme enseignant. Le piège se referme.
L’élève est placé dans une pièce distincte, séparée par une fine cloison, et attaché sur une chaise électrique (en apparence). L’enseignant-cobaye est installé devant un pupitre muni d’une rangée de manettes et reçoit la mission de faire mémoriser à l’élève des listes de mots.
À chaque erreur, notre pigeon doit enclencher une manette qui, croit-il, envoie un choc électrique de plus en plus violent (15 volts supplémentaires à chaque décharge, comme c’est écrit sur son pupitre). Le sujet est prié d’annoncer à haute voix la tension correspondante avant de balancer du jus à l’élève. Naturellement, les chocs électriques sont bidons.
Les réactions aux chocs électriques sont simulées par l’élève-comédien. Le complice qui simule la souffrance a reçu les consignes suivantes :
- à partir de 75 V, il gémit,
- à 120 V, il se plaint à l’expérimentateur qu’il souffre,
- à 135 V, il hurle,
- à 150 V, il supplie d’être libéré,
- à 270 V, il lance un cri violent,
- à 300 V, il annonce qu’il ne répondra plus.
Lorsque l’élève-acteur ne répond plus, l’expérimentateur indique qu’une absence de réponse est considérée comme une erreur. Et la suite en dit long sur la nature humaine…
Au stade de 150 volts, la majorité des enseignants-pigeons-sujets commencent à douter et interrogent l’expérimentateur qui est à leur côté. L’expérimentateur est chargé de les rassurer en leur affirmant qu’ils ne sont pas tenus pour responsables des conséquences. Si un sujet hésite, l’expérimentateur a pour consigne de lui demander d’agir.
Dans la vidéo de l’expérience, on peut entendre l’élève-complice crier « Je ne veux pas continuer ! » pour que le sujet-piegon s’arrête. Si notre pigeon exprime le désir de stopper l’expérience, l’expérimentateur lui adresse, dans l’ordre, ces réponses :
- « Veuillez continuer s’il vous plait » ;
- « L’expérience exige que vous continuiez » ;
- « Il est absolument indispensable que vous continuiez » ;
- « Vous n’avez pas le choix, vous devez continuer ».
Si malgré ça, le pigeon souhaite tout de même s’arrêter après ces quatre interventions, l’expérience cesse immédiatement et on lui explique l’arnaque. Sinon, elle prend fin quand le sujet a administré trois décharges maximales (450 volts).
Au total, Milgram teste 19 variantes de l’expérience avec 636 sujets-pigeons. Ce qui lui a laissé de nombreuses occasions d’optimiser son test, de modifier la situation, de définir les véritables éléments qui poussent une personne à obéir à une autorité qu’elle respecte et à maintenir cette obéissance. Grosso modo, il change la configuration, en rapprochant le pigeon de l’élève par exemple, ou en insistant sur le rapport hiérarchique avec l’expérimentateur (qui est la figure d’autorité).
Eh bien, figure-toi qu’après tous ces essais, on constate un pourcentage d’obéissance maximum proche de 65 %. Dans certaines configurations, l’expérience souligne une soumission à l’autorité de près de 92 %. Bref, l’être humain préfère torturer que désobéir.
Je termine ma tasse de thé, en te disant que ce soit dans le cas de Ash, comme dans celui de Milgram, l’individu se dédouane de la responsabilité de ses décisions et de ses actes sur un facteur externe. Ce qui me conduit à reprendre le fil rouge pour te parler d’un putain de facteur externe :
L’information et les médias.
Je n’ai aucune expertise particulière en recherche ni aucune formation en journalisme, et on sent peut-être que je ne dispose que de l’envie maladroite de bien faire. Mais comment se fait-il qu’avec mon ordinateur et un peu de bonne volonté, je parvienne à souligner le plus factuellement possible (je l’espère) que deux énormes fonds d’investissement contrôlent le monde et que de puissants milliardaires arrivent à peser dangereusement sur nos vies alors qu’aucun média n’en parle ?
Tu l’as sans doute remarqué, il n’y a jamais eu autant de chaînes et de programmes de télévision qu’à l’heure actuelle, mais pas une seule émission, intervention, ou documentaire n’aborde le sujet. Pourquoi ?
La réponse pourrait tenir en un mot « conglomérat » ou en une expression : Concentration des médias. Tu prends les journaux, magazines, télévisions, radios et tous les médias de masse, ensuite, tu y ajoutes l’industrie culturelle (éditeurs, productions de films et de musiques). Tu mélanges bien avec les groupes de communication (entreprise de sondages, téléphonie mobile, opérateurs internet, etc.) et tu obtiens un beau petit pâton qui tient dans la main.
Mais dans la main de qui ?
Bête et méchant, je m’en fie à Wikipédia et découvre que l’industrie des médias est dominée par un très petit nombre d’entreprises. Viacom, CBS Corporation, AT&T, The Walt Disney Company, Lagardère, Bouygues Telecom, Dassault, Bertelsmann (groupe RTL, M6), Vivendi, Québecor, Bell Média et Rogers Sports & Media entre autres.
Prenons au hasard, le Groupe Lagardère, qui retrouve-t-on parmi les importants actionnaires ? Vanguard. Et pour Dassault ? Vanguard encore. Bouygues ? Je te laisse deviner. Cette réalité est valable pour tous les autres « super » groupes. Les géants Netflix et Amazon sont également corrompus par BlackRock et Vanguard, pas mieux pour Disney.
WarnerMedia (HBO, CNN, Boomerang, etc.) The Walt Disney Company (Lucasfilm, 20th Century Fox Century, Pixar, FX, ABC-ESPN, Marvel Studios, National Geographic…), tout ce petit monde gave les mêmes investisseurs que tu commences à connaître et à apprécier autant que moi.
En clair, plus on tire sur notre pelote, plus on retrouve les mêmes entreprises qui détiennent le monde derrière les structures contrôlant l’information et le divertissement. Sachant cela, par quel miracle veux-tu qu’on se réveille en regardant le JT de 20 h ? Et même lorsque tu te fais une série en streaming pour te détendre, c’est un peu de leur vision que tu consommes à chaque épisode. Hors de question qu’ils te dévoilent ne serait-ce qu’une once de vérité, ce qui compte dans les rédactions comme dans le sous-texte d’un long métrage, c’est leurs propres intérêts.
Restons maintenant en France, parce qu’il me semble que c’est encore plus parlant de voir qui détient quoi. Mais avant toute chose, j’ouvre une petite parenthèse sur les instituts de sondage qui contribuent à façonner mine de rien l’opinion publique. Délicatement, j’enroule le fil rouge autour de mon doigt et je tire sous tes yeux. Tu sais que la France est un pays de sondages, on aime les chiffres. TNS Sofres, Institut CSA, BVA Group, Ipsos et IFOP sont des noms que tu as forcément entendus dans la bouche au sourire impeccable d’un présentateur du JT.
Tout en tirant sur ma pelote de laine, je vais te présenter un monde merveilleux dans lequel tout le monde se connaît et s’entraide. Bernard Arnault met au conseil d’administration de LVMH de super copains à lui : Bernadette Chirac (avant qu’elle ne soit trop âgée) et Charles Wiener de Croisset qui est conseiller chez Goldman Sachs, la gentille banque qui a fait de son mieux pour gérer les comptes de la Grèce. Il a aussi placé son meilleur copain, Nicolas Bazire, le témoin de Sarkozy lors de son mariage avec Carla, mais surtout autrefois associé gérant à la Banque Rothschild et qui fait aussi partie du conseil d’administration d’Ipsos.
Un autre super copain de Bernard Arnault, c’est Xavier Niel, le patron de Free, qui est marié avec la fille de Bernard, Delphine Arnault.
Vincent Bolloré (10e fortune de France) détient entre autres les chaînes de cinéma Pathé ! Et la société de production Universal, mais aussi l’Institut de Sondage CSA.
Quant à Harris Interactive, Ipsos et Ifop, ces trois instituts font partie de grands clubs privés dont l’entrée est conditionnée à un seuil du chiffre d’affaires comme l’ADETEM (Association Nationale des professionnels du Marketing), l’IREP (Institut de Recherches et d’Études Publicitaires) et ASOCS (Association des Sociétés d’étude de l’Opinion et du Comportement dans le monde de la Santé).
L’Association européenne pour les études d’opinion et de marketing (ESOMAR) organise régulièrement un congrès mondial. Tu ne seras pas surpris d’apprendre que BVA Group a remporté le concours organisé par ESOMAR en 2015 grâce à son article « French Government : Nudge me tender ».
Ça veut dire quoi Nudge ?
« Mettre les individus dans un contexte de choix qui les incite à adopter un comportement spécifique recherché. » Grosso modo, un coup de pouce qui permet de modifier les comportements, d’utiliser les leviers de la norme sociale et de faire adopter de nouveaux comportements de manière très efficace et à moindre coût : de la manipulation.
Dans leurs clients, on retrouve le secrétariat général à la modernisation de l’action publique. Un service du Premier ministre qui accompagne le gouvernement dans la mise en œuvre de la réforme de l’État. Derrière ces noms pompeux, tu retrouves le gratin de l’Élysée à l’époque, et d’ailleurs, j’enroule mon fil rouge pour fermer cette parenthèse, mais en restant à la tête du pouvoir afin de te parler des vrais propriétaires des médias français.
La République française contrôle :
- France Télévision (France 2, France 3, France 4, France 5, France info…)
- France Médias Monde (TV5 Monde, Rfi, France 24…)
- Radio France (France Bleu, France Inter, le Mouv’…)
- Arte France (en partenariat avec le Länder de République fédérale d’Allemagne)
Avec nos impôts, cerise sur le gâteau. Voilà déjà une belle armada qui n’ira jamais contredire ce que le gouvernement a décidé de communiquer. Mais par chance, nous sommes en démocratie, pas vrai ?
Ensuite vient la Famille Dassault via le Groupe Dassault qui contrôle :
- Le Figaro
- Le Figaro Magazine
- Le Particulier
- La Lettre de l’Expansion.
Patrick Drahi à la tête du groupe Altice détient :
- I24NEWS
- L’express
- RMC/RMC Story/RMC Découverte
- BFM TV/BFM Business.
Mais aussi le fonds de dotation pour une presse indépendante (je souris), un fonds qui contrôle le journal Libération, ce qui ne manque pas d’ironie. Ce qui est assez savoureux, c’est que Drahi est un soutien de E. Macron et que cette collusion a sans doute porté notre président préféré jusqu’à l’Élysée, je te laisse lire un article de Médiapart.
Vincent Bolloré est un gros dossier également, il détient près de 30 % chez Lagardère par le biais de Vivendi (Virgin Radio, RFM, Paris Match, Europe 1, le Journal du dimanche), mais aussi et surtout :
- Le groupe Canal+ (Canal+, C8, CNews, CStar)
- Le groupe Prisma Presse (Management, Capital, Geo, National Geographic, Gala, Voici, Femme Actuelle, Télé-Loisirs…)
Tu as peut-être remarqué que CNews et C8 font souvent parler d’eux avec des contenus et des opinions qui diffèrent du discours général et monolithique du PAF[1]. Tu pourrais croire à l’illusion d’une liberté d’expression, mais en réalité il s’agit ni plus ni moins que d’une prise de bec entre le milliardaire Bolloré et notre bienfaiteur à tous, E. Macron. Une espèce de « je t’aime, moi non plus » qui a poussé notre Vincent maltraité par Macron à « aider » (guillemets et pincettes de rigueur) Eric Zemmour.
On l’a vu plus haut, le groupe RTL et le groupe M6 (présents dans 11 pays) sont détenus par le mastodonte Bertelsmann qui cache en réalité la famille milliardaire Mohn. Un clan qui contrôle :
- M6, W9, 6 Ter, Gulli, RTL, RTL2, Fun Radio
Dans les mains de la famille Bouygues, tu trouveras :
- Le groupe TF1 (TF1, TFX, LCI, TMC)
Entre Martin Bouygues et notre « Empereur de la Macronie », il y a des hauts et des bas, surtout depuis Alstom. On sait que le milliardaire a moyennement apprécié les exigences sorties du chapeau par Bercy quand « Emmanuel Premier » était ministre des Finances et qui ont fait capoter le rachat de Bouygues Telecom par Orange. Mais très fairplay, Martin permettra à Didier Casas, le secrétaire général de Bouygues Télécom, de mettre sa carrière entre parenthèses pour plancher sur l’élaboration du programme du président.
Xavier Niel, la figure charismatique de Free, contrôle le fonds d’indépendance de la presse (lol), mais aussi les groupes :
- Le Monde libre et le Monde SA (le HuffPost, L’Obs, Le Monde, Le Monde Diplomatique, Courrier International, La Vie, Télérama)
- Groupe La Provence dans lequel il a 11 % et qu’il se partage avec les ayants droit de Bernard Tapie (La Provence, Corse Matin)
Le milliardaire à la tête de Free a tout compris (cette vanne était facile, désolé). Il pourrait même être le porte-parole du fanclub du chef de l’État, car notre Xavier trouve qu’E. Macron « fait des lois fantastiques » et « qu’on a un super président » sur les ondes d’Europe 1.
Je vais finir ce petit tour de notre charmante élite par Bernard Arnault qui détient du coup :
- LVMH (Le Parisien, Aujourd’hui)
- Le Groupe les Echos (Les Echos, Radio Classique, Investir)
- Et 40 % du Groupe Perdriel (Challenges, Science et Avenir, Historia, L’Histoire)
Là aussi, pour Bernard, c’est banderole et fanions aux couleurs de la Macronie, il est de notoriété publique qu’il roulait déjà pour Macron en 2017. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Brigitte Macron[2] est nippée en Louis Vuitton H24, elle est très proche de Delphine Arnault.
Mais au-delà du copinage dans le cercle très fermé des hautes sphères à l’Élysée, il y a aussi nos banques françaises qui infiltrent littéralement la presse.
- Le Crédit Agricole a des billes dans le Groupe Rossel La voix, à hauteur de 40 % pour le journal 20 Minutes, mais aussi dans La Voix du Nord (La Voix du Nord, Courrier picard, Nord Littoral, L’Est éclair, Nord éclair)
- Le Crédit Mutuel s’offre le groupe EBRA (Journal de la Haute-Marne, L’Est Républicain, Le Républicain Lorrain, Le Progrès, Le Dauphiné, DNA…)
Tous ces milliardaires et ces banques n’investissent pas dans les médias sans attendre un rendement confortable, et afin d’obtenir un retour sur investissement digne de ce nom pour rémunérer de gros actionnaires (devine qui ?), on réduit au maximum les coûts dans les rédactions, à commencer par le budget investigation. Une chance qu’il reste aux journalistes l’Agence France-Presse, et Reuters qui exercent le monopole de l’information mondiale. En clair, chaque journaliste paraphrase le billet de l’AFP et voilà pourquoi tu as si souvent l’impression d’entendre un discours à sens unique, parfaitement synchronisé.
Mais qui détient l’AFP et Reuters ? Et ces agences de presse sont-elles indépendantes ?
Quel suspense insoutenable… Je te donne le fil rouge et te demande de tirer lentement pendant que je te dresse le topo. Reuters est détenue par la puissante famille canadienne Thomson. Quant à l’AFP, malgré son statut particulier, elle dépend de l’argent public provenant de l’État français à cause de comptes bancaires dans le rouge. Et globalement, la situation est la même dans nos pays voisins, sans parler des USA où News Corporation est détenu par la famille Murdoch et dont les investisseurs sont entre autres deux entreprises dont je te rebats les oreilles depuis le prologue.
Donc, en clair, on peut se poser des questions légitimes sur la neutralité totale de l’information dans le monde. D’autant que les rédactions de tous les pays sont connectées à d’importantes organisations journalistiques telles que l’European Journalism Centre qui n’est autre que l’un des plus grands bailleurs de fonds de projets liés aux médias en Europe. Une structure qui forme les journalistes, leur produit des supports et leur permet de faire des stages dans les agences de presse, ou encore de travailler en étroite collaboration avec des géants de l’internet comme Google et Facebook. Tu comprends mieux comment tout ce petit monde des plateaux TV, des sites d’informations influents et des journaux fait trempette dans le même bain. C’est très intéressant et je te demande de dérouler un tout petit peu plus la pelote de laine pour découvrir le rapport financier en PDF sur le site de l’EJC et t’arrêter sur la page 7.
« En raison de la pandémie de COVID-19 en cours, Stichting European Journalism Centre est confronté à l’incertitude en tant qu’entreprise en activité. L’effet exact de la pandémie n’est pas encore quantifiable, mais il pourrait empêcher le Centre d’exercer ses activités principales. Stichting European Journalism Centre est hautement dépendant des subventions de projet, en particulier des subventions à long terme. À mesure que les stratégies des donateurs changent, le Centre doit s’adapter pour travailler sur différents projets et trouver d’autres sources de financement. Afin de maintenir la Stichting European Journalism Centre en tant qu’entreprise en activité et de poursuivre son activité principale tandis que de nouveaux revenus sont trouvés, l’organisation a commencé à diminuer les frais généraux en 2020. Les effets de cette diminution seront visibles dans le résultat financier 2021. »
Hautement dépendant des subventions ? Les stratégies des donateurs ?
Ce genre de phrase me fait tiquer, et je jette un œil aux partenaires fièrement affichés en bas de leur joli site internet. Quelle surprise de voir figurer l’Open Society de George Soros et la fondation Bill-&-Melinda-Gates ! Décidément le monde est tout petit, et le ver est dans le fruit, tu ne crois pas ?
D’autant que la Fondation Bill-&-Melinda-Gates fait plus de 300 millions de dollars de dons pour financer des projets médiatiques, le tout réparti sur plus de 30 000 subventions selon MintPress News.
Dons effectués directement aux médias :
- National Public Radio — $24,663,066.
- The Guardian (including TheGuardian.org) — $12,951,391.
- Cascade Public Media — $10,895,016.
- Public Radio International (PRI.org/TheWorld.org) — $7,719,113.
- The Conversation — $6,664,271.
- Univision — $5,924,043.
- Der Spiegel (Germany) — $5,437,294.
- Project Syndicate — $5,280,186.
- Education Week — $4,898,240.
- WETA — $4,529,400.
- NBCUniversal Media — $4,373,500.
- The Nation Media Group (Kenya) — $4,073,194.
- Le Monde (France) — $4,014,512.
- Bhekisisa (South Africa) — $3,990,182.
- El País — $3,968,184.
- BBC — $3,668,657.
- CNN — $3,600,000.
- KCET — $3,520,703.
- Population Communications International (population.org) — $3,500,000.
- The Daily Telegraph — $3,446,801.
- Chalkbeat — $2,672,491.
- The Education Post — $2,639,193.
- Rockhopper Productions (U.K.) — $2,480,392.
- Corporation for Public Broadcasting — $2,430,949.
- Upworthy — $2,339,023.
- Financial Times — $2,309,845.
- The 74 Media — $2,275,344.
- The Texas Tribune — $2,317,163.
- Punch Newspaper (Nigeria) — $2,175,675.
- News Deeply — $1,612,122.
- The Atlantic — $1,403,453.
- Minnesota Public Radio — $1,290,898.
- YR Media — $1,125,000.
- The New Humanitarian —$1,046,457.
- Sheger FM (Ethiopia)— $1,004,600.
- Al-Jazeera — $1,000,000.
- ProPublica — $1,000,000.
- Crosscut Public Media — $810,000.
- Grist Magazine— $750,000.
- Kurzgesagt — $570,000.
- Educational Broadcasting Corp — $506,504.
- Classical King FM 98.1 — $500,000.
- PBS — $499,997.
- Gannett — $499,651.
- Mail & Guardian (South Africa) — $492,974.
- Inside Higher Ed. — $439,910.
- BusinessDay (Nigeria) — $416,900.
- Medium.com — $412,000.
- Nutopia — $350,000.
- Independent Television Broadcasting Inc. — $300,000.
- Independent Television Service, Inc. — $300,000.
- Caixin Media (China) — $250,000.
- Pacific News Service — $225,000.
- National Journal — $220,638.
- The Chronicle of Higher Education — $149,994.
- Belle & Wissell, Co. — $100,000.
- Media Trust — $100,000.
- New York Public Radio — $77,290.
- KUOW – Puget Sound Public Radio — $5,310.
Gates continue également de souscrire à un vaste réseau de centres de journalisme d’investigation, totalisant un peu plus de 38 millions de dollars, dont plus de la moitié sont allés au Centre international des journalistes basé à Washington pour étendre et développer les médias africains.
Ces centres comprennent :
- International Center for Journalists — $20,436,938.
- Premium Times Centre for Investigative Journalism (Nigeria) — $3,800,357.
- The Pulitzer Center on Crisis Reporting — $2,432,552.
- Fondation EurActiv PoliTech — $2,368,300.
- International Women’s Media Foundation — $1,500,000.
- The Center for Investigative Reporting — $1,446,639.
- InterMedia Survey Institute — $1,297,545.
- The Bureau of Investigative Journalism — $1,068,169.
- Internews Network — $985,126.
- Communications Consortium Media Center — $858,000.
- Institute for Nonprofit News — $650,021.
- The Poynter Institute for Media Studies — $382,997.
- Wole Soyinka Centre for Investigative Journalism (Nigeria) — $360,211.
- Institute for Advanced Journalism Studies — $254,500.
- Global Forum for Media Development (Belgium) — $124,823.
- Mississippi Center for Investigative Reporting — $100,000.
La Fondation Gates verse aussi de l’argent aux associations de presse et de journalisme, pour un montant d’au moins 12 millions de dollars. Par exemple, la National Newspaper Publishers Association – un groupe représentant plus de 200 médias – a reçu 3,2 millions de dollars.
La liste de ces organisations inclut :
- Education Writers Association — $5,938,475.
- National Newspaper Publishers Association —$3,249,176.
- National Press Foundation — $1,916,172.
- Washington News Council — $698,200.
- American Society of News Editors Foundation — $250,000.
- Reporters Committee for Freedom of the Press — $25,000.
La fondation ne lésine pas sur la formation des journalistes dans le monde entier, sous la forme de bourses, de cours et d’ateliers. Aujourd’hui, un étudiant peut se former au métier de reporter grâce à une bourse de la Fondation Gates, trouver un emploi dans un média financé par Gates et appartenir à une association de presse financée par Gates.
Les subventions de la Fondation Gates relatives à l’instruction des journalistes comprennent :
- Johns Hopkins University Press — $1,866,408.
- Teachers College, Columbia University — $1,462,500.
- University of California Berkeley — $767,800.
- Tsinghua University (China) — $450,000.
- Seattle University — $414,524.
- Institute for Advanced Journalism Studies — $254,500.
- Rhodes University (South Africa) — $189,000.
- Montclair State University —$160,538.
- Pan-Atlantic University Foundation — $130,718.
- World Health Organization — $38,403.
- The Aftermath Project — $15,435.
La Bill-et-Melinda-Gates-Foundation finance également un large éventail de campagnes médiatiques spécifiques dans le monde entier. Il y a deux manières d’aborder ces financements : les partisans de cette initiative considèrent qu’il s’agit d’aider des médias gravement sous-financés, tandis que les opposants y voient un milliardaire utilisant son argent pour introduire ses idées et ses opinions dans la presse.
Projets médias soutenus par la Fondation Gates :
- European Journalism Centre — $20,060,048.
- World University Service of Canada — $12,127,622.
- Well Told Story Limited — $9,870,333.
- Solutions Journalism Inc. — $7,254,755.
- Entertainment Industry Foundation — $6,688,208.
- Population Foundation of India — $5,749,826.
- Participant Media — $3,914,207.
- Réseau Africain de l’Education pour la santé- — $3,561,683.
- New America — $3,405,859.
- AllAfrica Foundation — $2,311,529.
- Steps International — $2,208,265.
- The Center for Advocacy and Research — $2,200,630.
- The Sesame Workshop — $2,030,307.
- Panos Institute West Africa — $1,809,850.
- Open Cities Lab — $1,601,452.
- Harvard University — $1,190,527.
- Learning Matters — $1,078,048.
- The Aaron Diamond AIDS Research Center — $981,631.
- Thomson Media Foundation — $860,628.
- Communications Consortium Media Center — $858,000.
- Storythings — 799,536.
- Center for Rural Strategies — $749,945.
- New Venture Fund — $700,000.
- Helianthus Media — $575,064.
- University of Southern California — $550,000.
- World Health Organization — $530,095.
- Phi Delta Kappa International — $446,000.
- Ikana Media — $425,000.
- Seattle Foundation — $305,000.
- EducationNC — $300,000.
- Beijing Guokr Interactive Technology Media Co. — $300,000.
- Upswell — $246,918.
- The African Academy of Sciences — $208,708.
- Seeking Modern Applications for Real Transformation (SMART) — $201,781.
- Bay Area Video Coalition — $190,000.
- PowHERful Foundation — $185,953.
- PTA Florida Congress of Parents and Teachers — $150,000.
- ProSocial — $100,000.
- Boston University — $100,000.
- National Center for Families Learning — $100,000.
- Development Media International — $100,000.
- Ahmadu Bello University — $100,000.
- Indonesian e-Health and Telemedicine Society — $100,000.
- The Filmmakers Collaborative — $50,000.
- Foundation for Public Broadcasting in Georgia Inc. — $25,000.
- SIFF — $13,000.
Mais ce n’est pas tout, en ce qui concerne l’analyse journalistique et l’opinion, tous les grands médias du monde passent par un outil qui s’appelle Project Syndicate la plus puissante plateforme du métier qui fournit les 506 médias les plus importants dans 156 pays. Le Monde, The Guardian, El País, Los Angeles Times, El Tiempo sont fièrement affichés comme partenaires, une force de frappe colossale.
Toute cette configuration interconnectée de l’information mondiale met à mal la Charte de Munich du journalisme qui annonce pourtant en préambule que :
« Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain. Ce droit du public de connaître les faits et les opinions procède l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes. »
Et là, tu te rends compte que depuis bien longtemps, les 10 devoirs des journalistes dictés par cette charte sont broyés par une organisation des médias au profit des tout-puissants. Voici la liste des 10 piliers bientôt disparus :
- Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaitre la vérité.
- Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
- Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents.
- Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
- S’obliger à respecter la vie privée des personnes.
- Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.
- Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.
- S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
- Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.
- Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.
Tu admettras qu’il y a matière à remettre en cause la soupe qu’on nous sert à la TV, et que tu peux débrancher définitivement ton écran plat si tu veux te désintoxiquer de la propagande universelle. Mais du coup, que nous reste-t-il comme moyen de nous informer ?
Les réseaux sociaux ?
Évidemment, c’est le premier réflexe qui m’est venu à l’esprit, je m’en souviens encore, on était au tout début de la plandémie pandémie lorsque je me suis fait la réflexion. Hélas, comme je te l’ai expliqué, derrière Facebook, Twitter et compagnie, on retrouve toujours BlackRock et Vanguard, il faut que tu saches qu’en plus, dans le cadre de la crise sanitaire, tout ce petit monde s’est réuni en février 2020 à la demande de l’OMS, en Californie. Une réunion qui s’est tenue sur le campus de Facebook à Menlo Park avec la présence d’Andrew Pattison, responsable des opérations digitales pour l’OMS.
Durant cette journée se sont réunis autour de lui les responsables de Facebook bien entendu, mais aussi de Google, Amazon, Dropbox, Twitter, YouTube, Apple et Uber. Certains sont des concurrents féroces, mais bizarrement pour échafauder une stratégie globale quant aux potentielles « fake news », tout le monde a laissé ses différends de côté. Le principal sujet de discussion était la manière dont les entreprises devaient s’efforcer de freiner la propagation de la désinformation. Traduction : comment contenir toutes les questions fleurissant sur le Net et tous les articles qui viendraient se heurter contre le bouclier du grand récit dicté par l’OMS (la résidence secondaire de Bill, je te rappelle) ?
Pattinson a proposé aux différents partenaires que l’OMS aide les entreprises à vérifier les informations qu’elles ou leurs utilisateurs publient, plutôt que de s’appuyer sur des tiers. En clair : comment en arriver à une censure centralisée qui crève les yeux depuis le début de l’épidémie ? On évoque entre autres des filtres pour censurer la vitamine C sur le catalogue Amazon, une politique drastique sur le contenu vidéo des chaînes YouTube, la modification des algorithmes de Google[3] afin de lisser les résultats de recherches, mais surtout, on met en place une politique globale de coordination de l’info avec des organismes de Fact-Checking.
Parlons-en du fact-checking…
Ah… l’information factuelle, quelle géniale invention que ces cellules de vérification de l’information. Il faut t’imaginer une armée d’anges incorruptibles venus sur Terre pour te demander « quelle est la source ? » de tel ou tel article avec la bouche en cul de poule d’où dégoulinent la « moraline » et la pensée unique. Pardon, je suis dur dans mon jugement, car il s’agit officiellement d’apporter de la pédagogie et d’expliquer avec de jolies infographies comment et pourquoi tout ce qui diffère du discours de l’OMS souffre de l’étiquette « désinformation ». Mais il faut savoir que le fact-checking n’est pas venu au monde au moment de la pandémie.
Non, le fact-checking a vraiment débuté lors de la victoire de Trump aux élections présidentielles américaines. En 2016, aucun journaliste ne peut croire qu’il va mettre un pied à la Maison-Blanche et pourtant, ça se produit. Un bug dans la matrice.
Forcément, après avoir battu campagne pour les démocrates et contre l’excentrique, ridicule, raciste, facho, candidat à la coupe de cheveux aussi improbable que la liste des adjectifs utilisés par les gens bien pour le descendre en public… Les journaleux ont l’air un peu con. Il s’installe alors une défiance du public attisée par Donald Trump qui qualifie les médias de partisans. Les soutiens de Trump diffusent alors des informations qui sont étiquetées à tort ou à raison de « Fake News ». Les journalistes ripostent avec la mise en place d’une lutte contre la fausse information. Un nouveau sport voit le jour : la traque de la vérité au lasso. On chope un post mal formulé, imprécis ou farfelu, on l’enroule avec la corde de la donnée officielle et irréfutable puis on marque au fer rouge l’article incriminé ainsi que son auteur avec le label « Fake News ».
Et ce nouveau sport n’aurait jamais pu voir le jour sans le soutien précieux des GAFAM, notamment Google et Facebook.
Facebook ouvre d’ailleurs la marche pendant l’épidémie en lançant un centre d’information spécifique et en dressant des passerelles d’information avec des fact-checkeurs tiers pour durcir le ton à partir du 16 avril 2020. Ensuite, dans Le Monde (arrosé à hauteur de 4 millions d’euros par la fondation Bill-&-Melinda-Gates, mais totalement indépendant) puis dans Libération, 20 minutes, LCI ainsi que dans différentes rédactions du monde, on a vu pousser ces divisions spéciales censées freiner la propagation de toute désinformation au même rythme que la progression de l’épidémie.
On ne lésine pas sur les moyens dans cette quête de la vérité absolue et immaculée estampillée par l’OMS. Il faut savoir que par exemple, dans une cellule comme l’AFP Factuel, il y a 30 journalistes dédiés à être les remparts contre la complosphère primaire. Mais, tu t’es déjà demandé qui payait ce bataillon de l’exemplarité journalistique ?
C’est vrai ça, qui payent les Fact-Checkeurs ?
Le suspense encore une fois est à couper le souffle, et je vais tenter d’être le plus factuel possible (je ne boude pas mon plaisir). En France, cinq grands médias ou agence ont le monopole du « fact-checking » :
- Les décodeurs du Monde
- Désintox et Check News par Libération
- L’AFP Factuel
- Fake Off de 20 minutes
- Les Observateurs de France 24
Le Monde, met en place les décodeurs et son moteur de recherche Décodex qui affuble d’une pastille rouge les médias à la réputation nauséabonde (Valeurs actuelles, Fdesouche, les crises par exemple), un projet financé par Google.
Pour “débunker”, chez Libération en 2020, on a touché 239 200 dollars de la part de Facebook avant de ne pas poursuivre le partenariat.
Même modèle économique pour l’Agence France-Presse, dès 2019, Facebook utilise les vérifications de l’AFP, un contrat de partenariat qui rapporterait 2 millions d’euros par an à l’AFP.
La rubrique Fake Off de 20 minutes obtient une bourse de 40 000 dollars de la part de l’IFCN (International Fact Checking Network), mais aussi 30 000 $ de subventions provenant du fonds d’urgence chez Google.
Les Observateurs est la cellule de « fact-checking », un service du média France 24. Comme je te l’ai dit plus haut, France 24 appartient à France Médias Monde, détenu à 100 % par l’État français. Ils font également partie de l’IFCN, et de leurs propres aveux, les financements du groupe Facebook ont « permis à la rédaction de financer un poste de journaliste à temps plein sur le projet Info/Intox ». Entre 2016 et 2017, « les fonds alloués par le New Venture Fund ont permis à la rédaction de financer un poste de journaliste à temps plein sur le projet Les Observateurs s’engagent. »
Enfin, pour la présidentielle de 2017, France 24 lance CrossCheck, un projet ponctuel de vérification dédié à l’élection. Une initiative qui voit le jour avec le soutien financier de First Draft News et Google News Lab.
Et pour finir, il faut savoir que Google News Initiative fournit tous les ans un financement aux Observateurs dans le cadre de son programme Google News Initiative Fellowship en partenariat avec le Centre européen du journalisme.
Voilà, voilà.
Cette fois, je te remets le fil rouge en t’indiquant qu’il reste heureusement Télégram ou Unigram sur ordinateur (pour l’instant épargnés) et sur lequel tu peux me retrouver, ainsi que sur Discord. Je te demande à présent de tirer notre bout de laine en direction de Twitter. Non pas parce qu’ils ont banni purement et simplement Trump, mais pour que tu passes une tête en coulisses, car c’est bien là que les choses intéressantes se produisent.
Chez Twitter France, il se trouve que la nomination d’Alice Garza en dit long sur la direction prise par les réseaux sociaux classiques. Pourquoi ? Parce que cette lobbyiste La République en Marche (LREM), conseillère technique culture, éducation et numérique du groupe La République En Marche est devenue officiellement public manager de Twitter France en 2019.
Je ne sais pas pour toi, mais du coup avec notre laine rouge tirée, je trouve que l’information en France n’est pas dans les meilleures dispositions pour respecter la charte de Munich. Hélas, l’hexagone n’est qu’une pâle copie des USA.
Il se trouve que Pfizer finance une partie des programmes de formation au journalisme utilisés par Facebook pour former à travers notamment des ateliers ses « fact-checkeurs » de choc, chargés de combattre la désinformation et censurer les publications qui critiquent les vaccins contre le Covid-19. Ce qui est formidable, c’est que la notion même de conflit d’intérêts a totalement disparu et que les gardiens de la vérité unique sont en fait payés par le laboratoire apportant la solution à la crise sanitaire.
Mieux encore, il se trouve que Pfizer verse des fonds à l’ICFJ (International Center for Journalists) qui est également financé par l’Open Society de George Soros. Et si on tire encore un peu le fil rouge de la pelote de laine, il apparaît que Pfizer détient aussi des liens d’intérêt avec Reuters (tu sais, l’autre agence de presse). Tiens-toi bien, Jim Smith, le président du conseil d’administration de Reuters, a siégé aussi au conseil d’administration du Forum Economique Mondial fondé par Klaus Schwab.
Et là, je te remets ce bout de laine qu’il va te falloir dérouler patiemment, car le World Economic Forum est une part importante de notre pelote rouge.
Dans cette toile d’araignée qu’on dresse peu à peu dans ta cuisine, et pour comprendre tout ce qui nous arrive au milieu des fils tendus un à un, il est vital que je te parle de Klaus Schwab ainsi que du WEF.
[1] Paysage Audiovisuel Français
[2] Je m’occuperai d’elle ultérieurement dans une autre pelote.
[3] Moteur de recherche que je n’utilise plus personnellement et que j’ai remplacé par Brave.
N’hésite pas à rejoindre communauté de La Pelote sur Telegram pour tchater avec moi et les autres résistants.
http://nous-et-les-autres.blogspot.com/2014/03/la-deconstruction-de-lexperience-de.html
Les théories de Perry ne sont pas tellement louables. Mais les “65%” sont peut être à nuancer quand même
http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/retour-decevant-sur-lexperience-de-milgram/