TEARON
4e de couverture :
Il est aussi amer que le ciel est bas, parfois rude comme l’Ecosse et son climat. Meneur désabusé, Tearon est trop hanté par une plaie impossible à suturer pour admettre que son gang part à la dérive. Accepter le moindre changement lui est difficile, si bien que le retour soudain de Ceana ressemble carrément à un affront.
Après trois ans d’absence inexpliquée, celle-ci n’a pourtant pas d’autre choix que de revenir à Stonehaven. Ancienne membre des Saighdear Fala, elle redoute de croiser la route de ce motard chevronné, un écorché vif qui ne pardonne pas. Il est sa plus grosse blessure, elle a dressé un mur infranchissable entre eux. Un gouffre les sépare, mais le passé pourrait remonter à la surface, en particulier à cause de cet homme inerte à l’arrière du pick-up de Ceana…
Extrait
Prologue
CEANA
J’entends seulement mon cœur fouetté par l’adrénaline, un pouls à tout rompre qui martèle la terreur sous ma ceinture. Mon souffle paniqué s’invite au chaos qui règne en moi, ricochant dans l’habitacle, s’en suit un bourdonnement strident qui m’enveloppe de confusion. Lentement, le fracas de la pluie qui s’écrase sur le parebrise fendu prend toute la place dans ma tête, une sinistre mélodie ponctuée par le râle mécanique des essuie-glaces défoncés.
J’ai un goût de cuivre sur la langue, un filet tiède dévalant de mon visage et la douleur du choc s’insinue dans mes veines. Face à l’airbag flétri gisant sur le volant, je tâte mon front tailladé de mes doigts fébriles. Il me faut plusieurs secondes interminables avant de réaliser où je suis et ce qu’il s’est passé. En dépit de mes mains tremblantes, je trouve enfin le courage de me détacher et d’ouvrir. Sous une averse glaciale, le grincement de ma portière est étouffé par cette nuit sans étoiles, je m’agrippe à la voiture puis titube sur un ou deux pas et je cesse de respirer à la vue terrifiante de cette trainée rouge.
Longeant la carrosserie éraflée du pickup, je chancèle sous des trombes d’eau, la gorge nouée par un spectacle dévastateur. Mon pied heurte des lunettes pulvérisées, non loin d’une chaussure sombre et orpheline. Et lorsque j’entends le souffle perforé d’un homme vêtu de noir agonisant à quelques mètres de là, je perds totalement pied. J’ignore quoi faire, je n’arrive plus à penser, pas même à effectuer un pas de plus. L’âme noyée par l’idée atroce que plus rien ne sera jamais pareil, je prends peu à peu conscience qu’il y a eu un avant, qu’il y aura un après.
CHAPITRE1
TEARON
14 heures avant l’impact…
Une larme de scotch ambré tourne au fond de mon verre, au nom de pleurs qui refusent de se montrer en public. Le tintement des glaçons roulant dans ma mélancolie répond à celui de mes bagues au contact du zinc poli. Au fond d’une vieille taverne encore dans son jus, je cherche l’oubli. Je l’admets, il faut être tombé bien bas pour décider de se perdre sur le comptoir du Talister, surtout de bon matin. Mon soupir brulé par le malt descendu cul sec s’écrase contre les pierres, et malgré le chahut viril qui règne ici, j’appelle le patron d’une voix détachée, pour commander un autre whisky.
Celui-ci m’indique de patienter d’un signe de la main, et avachi sur mon tonneau en guise de tabouret, je détaille les boiseries rustiques, au milieu des futs entreposés sans fioritures. Le brouhaha des habitués roulant les « r » et sifflant des airs entonnés jusque dans les highlands me soule plus qu’un mauvais bourbon, alors j’insiste auprès du propriétaire pour qu’on me serve sans tarder.
Approchant enfin avec son éternel torchon, Bhaltair essuie ses précieuses chopes et me sonde d’un sourire mûr qui n’a pas changé depuis que je suis en âge de m’abimer la santé. Là, il s’empare de sa meilleure bouteille et m’adresse un regard qui vise à me cerner.
— Encore un ? Notre cher Tearon MacMurphy a la mine des grands jours, non ?
Puisque je ne peux pas démentir, je me penche vers mon cuir déposé sur le tonneau juste à côté pour me munir de comprimés qui ne m’apaisent qu’avec un soupçon d’ivresse. Désabusé, je pousse mon godet d’un geste las, jusqu’à ce qu’il glisse de son côté.
— À ras bord, s’il te plait.
Une généreuse rasade dorée engloutit mon silence alors qu’une ballade rock lancinante ravive mes démons et que le propriétaire me contemple, le visage paré d’un voile navré.
— Tu as vraiment une sale tête ce matin.
Après un râle qui ne peut qu’approuver ce constat, je trinque dans le vide, sans envie, j’avale la morphine posée sur ma langue à l’aide d’une gorgée qui me précipite un peu plus vers l’autodestruction. La saveur de ce whisky iodé au bord des lèvres se mêle à l’amertume de mon palais, j’ai invariablement un gout de trop peu dans une vie de plus en plus compliquée. Le larynx en feu, je grimace, déglutis pour de bon et espère toujours que le scotch parvienne à m’emporter loin de mes états d’âme. En pure perte.
— Qu’est-ce qu’il se passe mon grand ? Besoin de parler ?
Me confier au cœur d’un bistrot, avec des trémolos dans la voix ? Très peu pour moi. Reste à compter les minutes jusqu’à ce que la morsure de l’opium me berce pour m’arracher à une lucidité qui fait mal. En attendant, je tente de rassurer ce bon vieux Bhalt d’un regard qui ne vacille pas. Même si cet écossais qui m’a vu grandir puis changer au fil des années sait que je lui mens.
— Rien de grave. Laisse tomber.
— Pas à moi, Teary Boy… Qu’est-ce qu’il y a ? Une peine de cœur ?
Retroussant mes manches, je pousse doucement mon casque du bout du pied, sa question me vole un soupir. J’hésite vraiment à me confier, puis je m’accoude face aux glaçons de nouveau orphelins et laisse finalement l’alcool parler à ma place.
— On peut dire ça… Je me suis séparé dans la douleur.
— Encore ? Laquelle ?
La tête basse, je lâche l’info d’un souffle rauque.
— Sarah. Ma Royal-Enfield de 1922.
Cet enfant du pays aux tempes grises cesse d’essuyer frénétiquement sa vaisselle et délaisse son torchon en écarquillant les yeux.
— Ton modèle 180 ?! C’est pas vrai ?!
— Si, mais c’est que du matériel… je suppose que je m’en remettrai.
— Cette bécane, c’était un petit bijou… ça, c’est un coup dur.
Il siffle pour souligner l’ampleur d’une perte inestimable. 22 000 livres sterling pour être précis et il y a fort à parier que je regretterai cette belle anglaise un petit moment. Après m’être défait quelques mois auparavant d’un roadster Excelsior rarissime et d’une BSA Spitfire de 66, ce troisième trésor vendu pour renflouer mes caisses me noue la gorge et me tord les boyaux. Et pour couronner le tout, les bras tendus sur son fier comptoir, le patron s’incline vers moi et cherche à me tirer les vers du nez.
— Si ce n’est pas indiscret, le business va si mal que ça ?
Pas tout à fait d’humeur à me livrer dans le détail, je me contente de tapoter le zinc pour réclamer un dernier shot mais Bhaltair se dresse face à ma raison qui dérive.
— Te mettre minable ne va pas t’aider, fils. T’as plutôt besoin de compagnie, de te changer les idées. Tu vois ce que je veux dire…
Il lève les yeux vers l’étage, celui dédié aux filles qu’il gère avec bienveillance. Il entretient avec elles une espèce d’esprit paternel qui rend son affaire un peu plus humaine qu’un vulgaire bordel déguisé en pub. Tenant à régler mon égarement et la demi-bouteille sifflée, j’extirpe de la poche de mon blouson quelques billets. Du fric tiré de l’épaisse liasse issue de ma vente pleine de remords, mais Bhaltair refuse tout net.
— C’est pour moi. La maison peut bien t’offrir quelques verres.
— À charge de revanche…
Alors qu’il se décale vers l’évier pour faire la plonge, il m’adresse un sourire un peu commerçant, et un clin d’œil complice.
— C’est normal. Va plutôt te détendre là-haut, les filles vont se disputer pour te mettre le grappin dessus.
D’un regard fatigué par mes levers de coude matinaux, je fais soudainement face à ce vieux miroir piqué par l’humidité tandis que le patron referme son robinet. Et si j’en crois ce que je vois entre les étagères gavées de bouteilles, les nanas du Talister ne sont pas difficiles. À moins qu’elles fantasment sur un mauvais garçon brun, sec, mal coiffé, avec une gueule taillée à la serpe… je ne suis pas certain de remporter un vif succès. Et puis, très sincèrement, je ne suis pas tout à fait l’incarnation du client fréquentable. Cependant, il y en a une avec laquelle j’ai pris mes marques, la seule que je « consomme » les jours de fringale.
— Rut est là-haut ?
— Pas de bol, ta préférée est de repos. Mais va jeter un œil, elles se feront un plaisir de te consoler à sa place.
Je n’aime pas rompre avec l’habitude, j’ai du mal avec les changements de programme et tandis que l’opium m’irradie de sa douce chaleur, je décline mollement. Retranché derrière la perspective d’une journée chargée, je m’apprête à plier boutique.
— Ça ira. Je vais m’en passer.
— Sûr ? Je les entends descendre les escaliers, justement.
— Certain. Je dois y aller de toute façon.
Appelé par un client assoiffé, il n’insiste pas et m’abandonne à mon sort. Alors que je m’accroupis en grimaçant afin de récupérer mon casque à terre, une voix de velours s’invite tout à coup dans mon dos.
— Je ne suis pas Rut, mais j’aime suffisamment les bruns torturés aux joues creuses pour la remplacer.
En réprimant un lancement aigu dans mes vertèbres, je me redresse et m’attarde sur cette rousse au regard translucide qui n’a ni froid aux yeux ni la langue dans sa poche. Mon casque plaqué contre le torse, je découvre une nouvelle recrue portant un carré flou qui réhausse une peau blême ornée de taches de rousseur. Une gamine en âge de terminer ses études, habillée de manière suggestive et à la verve sans équivoque.
— Si tu as envie de chevaucher autre chose qu’une bécane… je suis disponible.
— Je n’enfourche que des anglaises qui en ont dans le ventre.
— Et une galloise qui en a sous le capot ? Tu as déjà essayé ?
Sa répartie m’offre un rayon de soleil dans mon épaisse grisaille, si bien que je lui concède un léger sourire.
— T’es qui, toi ? D’où tu sors ? Je t’ai jamais vue avant.
— Dioràh. Je viens de commencer ici, mais je ne suis pas vraiment une débutante.
— Débutante ou pas, c’est pas un endroit pour toi, petite.
— Là, tout de suite, dans les toilettes, la petite peut te montrer qu’elle a tout d’une grande.
— J’ai une tête à me faire tailler une pipe dans les chiottes ?
— Avec cette mâchoire carrée et cette belle petite bouche, je peux te faire absolument tout ce que tu veux et où tu veux. Mais c’est vrai que la porte des W.-C. déconne un peu…
— Ça date pas d’hier, faut y aller mollo avec le loquet.
— Je vois que Monsieur est un habitué… Moi je reste coincée une fois sur deux.
— Alors écoute le sage conseil d’un vieil habitué : va reprendre ta vie en main.
— Pour ce regard noisette, je peux prendre ce que tu veux en main. Je n’ai jamais vu des yeux marron aussi clairs, on te l’a déjà dit ?
Elle est trop jeune, trop innocente. Trop rentre-dedans et trop pleine de vie aussi. Bref, trop tout. Cette galloise détone dans ce bled gorgé de brume au littoral bouffé par les vagues rageuses. Je me contente de baisser les yeux, m’arrêtant au passage sur son bracelet turquoise ornant son poignet très fin.
— Je suis pas intéressé. Va racoler un autre type.
— De ce que je peux voir… Des beaux morceaux, il n’y en a pas des masses dans le coin. Ni ici, ni dans tout Stonehaven d’ailleurs.
Peu sensible aux compliments, je lui tourne purement et simplement le dos, le besoin de couper court me pousse à m’emparer de mon cuir au moment où elle effleure mon bras et récidive.
— « Sanguinem belli in pace »… Le sang de la guerre pour la paix ?… C’est bien ce que ton tatouage veut dire ? Un ancien militaire, peut-être ?
D’abord figé, je recouvre aussitôt mon avant-bras en tirant sur ma manche, puis j’enfile mon blouson que j’ajuste. Elle fait fausse route sur ma carrière, c’est ce que je marmonne sèchement. En revanche, j’avoue qu’elle vient de m’intriguer d’une certaine manière.
— Une pute qui sait lire le latin, c’est pas banal.
— Doucement avec les mots. Je me considère comme une escort, ne m’insulte pas s’il te plait.
— Et moi je me considère comme sur le départ. Pute, escort, tout ça, ce sont que des mots. Puis, il en faut des putains, te vexe pas.
— Je suis une hôtesse qui a toute la liberté de choisir ses clients, pas une vieille peau qui se fait sauter par tout le comté.
— Tu voulais finir à genoux dans les chiottes y a moins de dix minutes.
— Ah, mais je peux le faire avec classe !
— Le résultat est le même. Tu bosses ici, ça fait aucune différence à mes yeux.
— Rugueux et désinvolte… c’est spécial, mais j’adore ce mélange.
— Une pute cultivée… ton cocktail est pas mal non plus.
— Je n’ai pas été claire, on dirait : je ne suis pas une putain.
— J’ai pas été clair non plus : j’en ai rien à foutre.
— Je retire ce que j’ai dit, tu es beau mais très con.
En tenant bon face à mes efforts pour l’envoyer promener, elle me surprend cette rouquine. Elle n’est probablement pas du coin, parce que si elle savait à qui elle s’adresse, elle n’oserait même pas m’approcher. Alors je lui laisse le bénéfice d’être fraichement parachutée dans le secteur et lui souffle un sage conseil.
— Écoute Dora…
— Dioràh. Moi c’est Dioràh.
— Je m’en cogne, tu devrais réfléchir à ton avenir. Et il est pas là-haut, à l’étage. Ni dans mon futal, ni sur un trottoir en ville. Pars, loin d’ici tant que tu peux.
— Et je suis censée écouter le prêchi prêcha d’un motard douteux à l’haleine chargée ?
Je pourrais lui clouer le bec, lui révéler mon identité, mais j’ai laissé mon égo sur l’asphalte il y a un petit moment déjà. Piochant une généreuse somme de ma poche intérieure, je lui tends les billets en plantant un regard compatissant dans ses yeux désireux de travailler à tout prix. Je me dis que… quitte à toucher le fond, autant que mes échecs servent à quelqu’un.
— Prends ça.
— Tu me payes déjà ? Je ne t’ai encore rien fait.
— À part me pomper l’air et m’insulter ?
— Il y en a qui aiment ça, les insultes. On monte tout de suite ? Histoire que je te pompe autre chose ?
Elle a l’innocence de ceux qui empruntent la mauvaise voie sans le savoir, la fraicheur d’une fleur qui n’a rien à faire dans une maison close, et je lui oppose mon refus d’un signe de la tête qui la vexe.
— Comment ça, non ? Je ne suis pas ton genre de fille ?
— J’ai pas de genre.
— Et si je te fais une remise ?
— Au risque de me répéter, je suis pas intéressé.
— Et dire que j’allais même envisager quelque chose de non tarifé pour toi… Tu loupes un beau programme découverte.
— Je te dis de prendre ces billets et de te barrer.
D’un pas en avant, avec un air bien moins courtois, je dévore son périmètre et plaque les biftons contre sa poitrine au décolleté généreux. Elle cesse de respirer un instant et considère enfin l’argent dont elle s’empare doucement.
— Non, mais il y a combien là-dedans ? Tu veux louer mes services pour un mois entier ou quoi ?
— Je veux rien de toi. Juste que tu prennes tes affaires et que tu quittes cette ville. Pigé ?
La fermeture Éclair de mon cuir scelle mon injonction, j’attrape les clés de ma Norton mais cette petite rousse n’a pas dit son dernier mot.
— Mais pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ?
Cette fois, j’insiste en grinçant des dents pour qu’elle prenne vraiment ce fric et qu’elle en face bon usage. La miss coopère et le range volontiers, je conclus alors d’une amère vérité.
— Y a rien pour toi ici.
— Et pourquoi tu ne changes pas de ville, toi ?
Vaste question… C’est ma terre, mon domaine, un héritage terrible, un calvaire aussi. Sans rien lui dire, je la laisse chercher des réponses sur mon visage, mais c’est le blase arboré sur mon cuir qui éclaire les lanternes de cette hôtesse tombant des nues.
— Tu… Oh, mais… Vous êtes un membre des Saighdear Fala ?
— Maintenant que tu comprends, tu me vouvoies ?
— Pardon, je me suis montrée…
— Naturelle ?
— Plutôt stupide.
— Alors sois maline à présent… Repars d’où tu viens, Dioràh.
— Je… Je peux quand même vous poser une question ?
— J’ai pas toute la journée.
— Ça veut dire quoi le nom de votre club ?
Le terme « club » m’écorche toujours les oreilles comme le fracas de la tôle froissée. Les SF n’ont rien d’un foutu Motor Club. On est un gang sévissant dans le crime organisé, pas des lopettes qui aiment le chrome et qui se pavanent sur des Harley à franges. Je lui épargne la nuance de taille, et me contente d’ironiser en jetant un œil vers la sortie et ce ciel gris qui m’attend.
— Tu maitrises le latin mais pas le gaélique… Au lieu d’écarter les cuisses, ouvre des livres…
Sans se démonter, elle me suit dans la surenchère des sarcasmes en répondant du tac au tac.
— Je ne suis qu’une pauvre fille, que voulez-vous… Mais je vais pouvoir m’acheter une belle bibliothèque maintenant.
Il est rare qu’on parvienne à améliorer mon humeur, même si c’est pour une poignée de secondes. Alors pour la remercier de cet exploit, je lui souffle la traduction.
— Les soldats du sang, c’est ce que ça veut dire.
— Et les trois étoiles ? Elles signifient quoi ?
Victime du poids de la lassitude qui revient au galop dès qu’on parle du logo de mon clan, les idées tordues par le scotch et la morphine s’en mêlent aussitôt, je me contente alors d’un sourire triste pour emmurer ce secret, puis je tire ma révérence. — Ça fait deux questions. Prends soin de toi, Dioràh.
J’ai adorée ! je recommande vraiment j’en suis au quatrième livre de cette auteur et à chaque nouvelle lecture je suis tramsporter dans un univers différent, attachant et prenant. Lu chaque livre en deux jours.
Alors merci Mathieu biasotto pour ses heures d’évasions.
N’étant pas à mon premier livre de Matthieu Biasotto je savais que je ne regretterai pas une seule seconde en me plongeant dans celui-ci.
C’est un des rare livre ou le suspense m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.
Je suis passée par tant d’émotions qu’il m’est impossible de toutes les décrire.
Je pense même que je vais me faire un petit plaisir après l’avoir lu sur Kindle avec une playlist qui m’a emporté tout du long, je vais me l’offrir en papier.
Merci Matthieu pour ce moment que j’ai passé avec Tearon Ceana et les autres personnages.
La plume de Matthieu BIASOTTO nous accroche dès les premières pages, elle est tout à la fois tendre, douce et poétique quand bien même elle nous entraîne dans ce monde dur, désenchanté et viril des gangs, une magnifique dualité, une opposition fantastique. L’auteur m’a fait vivre les émotions avec une force telle que j’ai eu l’impression de les ressentir avec les personnages, le suspens, l’amour, la détresse, la peur, la peine, la douleur, celles-ci et tellement plus encore. Il y a peu d’hommes qui écrivent de la romance et je ne sais pas si tous en serait capable avec la même sensibilité, la même justesse et la même élégance que M. BIASOTTO.
Tearon est un jeune leader que l’on découvre sombre dans un premier temps, se débattant avec des fantômes qui le détruisent petit à petit et qui le poussent à tenter d’oublier d’une manière ou d’une autre. On le découvre abîmé par la vie, en deuil et ne sachant plus quoi faire pour aider sa “famille” à sortir de l’impasse sans que ne soit versé le sang. J’ai admiré ce personnage qui, sous des allures de dur sans sentiments, cache en réalité un cœur d’une grande pureté, une force exemplaire et de l’amour à revendre.
Quand l’on rencontre Ceana on comprend tout de suite qu’elle se bat dans un enfer personnel dont elle a beaucoup de mal à réchapper, on la sent perdue, pas à sa place. On la découvre petit à petit par touches qu’elle laisse fuir plus ou moins volontairement et quand on comprend le pourquoi de sa défection, même si le doute était présent, on reste scotché par sa force, sa combativité, sa volonté de faire ce qu’il faut, non pas pour elle mais par amour. Ceana est un complexe mélange de force, de générosité, de courage et d’espoir, dire que j’ai adoré ce personnage n’est même pas assez fort mais aucun mot ne le serait.