Faida
1200 pages | Langue : Français | 8 Novembre 2024 | Matthieu BiasottoPlonge dans Faida, là où l’amour et la haine se déchaînent sur les falaises de Posatino. Suis Giulia et Gianni, héritiers d’une guerre qui les consume. Es-tu prêt à succomber à l’intensité de leur amour interdit ?
4e de couverture :
Peut-on fuir un amour interdit quand tout semble déjà écrit ?
Sous le soleil brûlant de Positano, deux familles s’affrontent dans une guerre sans fin : la « faida ». Giulia Esposito et Gianni Rossi, héritiers de cette haine, devraient se détester, s’éviter. Mais le destin trace des chemins qu’on ne peut pas fuir.
Écrasée par les dettes et les fantômes du passé, Giulia lutte pour sauver ce qu’il reste de sa famille. En face, Gianni, à la tête d’un empire vacillant, semble tout avoir. Mais ses cicatrices invisibles le rongent.
Dans une tempête furieuse, leurs destins se heurtent. Ce qui n’aurait dû être qu’une main tendue devient un combat : contre leurs familles, leurs passés, leurs peurs. Entre désir et culpabilité, ils s’enfoncent dans une relation interdite, une lutte qui les consume. Leur histoire questionne la Vie, le pardon, et le prix à payer pour se reconstruire.
Dans ce décor où la mer Tyrrhénienne incarne à la fois la fin et le commencement, une ultime question persiste : peuvent-ils échapper à leur destin ou sont-ils condamnés à se détruire, comme leurs familles avant eux ?
Une romance intense et initiatique, aussi dévastatrice que les vagues contre les falaises.
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Faida (Pack : Partie 1 et 2)40,00€
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Les formats de lecture
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Extrait
Prologue
Une mer de regrets
Giulia
Ici et maintenant…
On dit que redouter le pire, c’est lui ouvrir grand la porte. Nos peurs deviennent le vent qui pousse les vagues contre nous, jusqu’à ce qu’elles déferlent, sans merci. C’est exactement ce que je vis, chaque battement de mon cœur résonne comme le fracas d’une mer en furie. Le désastre sous mes yeux est la marée noire de mes propres craintes, celles que je n’ai jamais su contenir. Je n’ai jamais voulu que les choses se passent comme ça.
Je me tiens sur ce promontoire qui surplombe la mer et Positano, à hauteur des falaises, ces géants de pierre témoins de ma panique. La lumière se retire lentement, engloutie par la mer en contrebas. L’odeur des citronniers flotte autour de moi, mais elle ne fait qu’accentuer l’étau qui m’enserre.
Mes récentes erreurs sont des chaînes qui me retiennent, qui m’écrasent. Une vague de nausée monte en moi, prête à tout emporter. Mon esprit est devenu un champ de bataille, les pensées s’entrechoquent comme des vagues en furie.
Soudain, mon regard se fige. Là, sur la corniche de la Strada Statale, à quelques centaines de mètres de ma position élevée. Un 4×4 rouge, fragile face à la pente. Mon téléphone est encore contre mon oreille, et la voix de Gianni résonne à l’autre bout. Je l’entends crier quelque chose, des mots brouillés par la panique. Puis, tout bascule. Le véhicule dérape, heurte le muret, et je devine l’instant où il plonge dans le vide. Petit point rouge dévoré par le ravin. Le son du fracas me parvient à travers le téléphone, amplifié, terrifiant.
Mon cœur s’arrête. Le monde entier semble suspendu. Ce silence absolu avant l’inévitable. Puis, le cri strident du métal qui se tord me traverse comme une lame.
— Gianni !
Je hurle son nom, mais c’est comme si tout se brisait en moi. Je reste immobile, tremblante, incapable de comprendre ce qui vient de se passer. Je ne peux pas le laisser partir. Pas comme ça. Pas cette fois.
Le téléphone m’échappe presque des mains. L’image de la voiture disparaissant sous les flots noirs de la côte s’imprime en moi, creusant un vide immense. La douleur me ronge, brutale. Celle de l’amour jamais avoué, de la vie jamais vécue. Mais je ne peux pas sombrer. Pas maintenant. Je dois le retrouver, le ramener.
Je cours vers mon véhicule. Les larmes brouillent ma vision, mais je ne m’arrête pas. Mes mains tremblent tandis que j’insère la clé dans le contact, le moteur rugit, et je démarre en trombe. Le paysage défile, flou, sans que je puisse vraiment y prêter attention. Chaque virage est une lutte contre la panique qui me ronge, chaque accélération une tentative désespérée de gagner du temps.
Je fonce à travers les routes sinueuses, le volant serré entre mes doigts, l’adrénaline brûle dans mes veines. L’image du SUV basculant dans le vide tourne en boucle dans mon esprit, me poussant toujours plus vite.
Je dois atteindre la falaise avant qu’il ne soit trop tard.
L’angoisse me broie quand j’arrive. Je tire le frein à main. Des témoins me regardent, figés, incapables de comprendre. Ils essaient de m’arrêter, de me ramener à la réalité, mais je n’écoute plus. Il n’y a plus qu’un seul choix : se battre ou laisser tout disparaître.
Je me précipite vers les rochers, au bord du vide. Les vagues rugissent en bas, je n’y prête plus attention. Mes pieds glissent sur les rochers humides, chaque pas est une victoire sur ma peur. Le vent me frappe au visage, mêlé au goût salé de la mer. Mon père m’avait appris à ne jamais sous-estimer la Méditerranée, mais aujourd’hui je n’ai pas le choix.
Je saute.
Le choc de l’eau glacée m’arrache un cri muet, tout mon corps se fige un instant. Le froid mordant envahit mes muscles, ma respiration se bloque, mais je lutte. Je nage, je plonge sous les flots sombres, cherchant désespérément la lumière des phares. Là, au fond, le SUV est en train de couler, lentement, inexorablement. Chaque seconde compte.
Je me faufile dans l’habitacle, mes mains tremblent tandis que je tire sur la ceinture de sécurité. Mes doigts glissent sur le métal, je m’accroche, je tire de toutes mes forces. Enfin, je le libère. Gianni est inconscient. Je l’attrape comme je le peux, je le tiens contre moi, et je me bats contre l’eau qui nous aspire vers le fond.
Avec tout ce qu’il me reste d’énergie, je pousse vers la surface. L’air, enfin. Je respire, haletante, mes bras serrant toujours Gianni. Mon cœur bat à tout rompre, une prière silencieuse dans le tumulte de la mer. Des voix crient au loin, mais je n’y prête pas attention. Je dois le sauver. Quitte à pousser un cri désespéré.
— Aidez-moi !
Des mains viennent nous attraper, des secouristes plongent et nous tirent hors de l’eau. Tout se brouille autour de moi, je suis à bout de forces, épuisée.
Les secouristes s’activent autour de Gianni. Je les regarde sans cligner des yeux, chaque compression sur sa poitrine résonne en moi comme un marteau frappant mon cœur. Le sable froid sous mes pieds ne m’atteint pas, toute mon attention est rivée sur lui. Je ne peux pas le perdre, pas maintenant, pas ici.
Le monde entier semble suspendu, comme si tout dépendait de ce moment, de ce souffle qu’il doit retrouver. Le secouriste continue de compter, sa voix s’élève, méthodique, implacable.
— Un, deux, trois, quatre et cinq… allez, respire !
Mais rien ne vient. Gianni reste immobile, son visage est une pâle copie de ce qu’il était. Privée de son regard azur, je sens un gouffre s’ouvrir sous moi. L’espoir vacille, comme une flamme sur le point de s’éteindre. Mes poings se serrent, je lutte contre le désespoir qui menace de m’engloutir.
Je me penche vers lui, le souffle court, et je murmure, presque sans voix :
— S’il te plaît… reviens.
1
Les Courants Contraires
Giulia
Quelques semaines avant l’accident…
La mer Tyrrhénienne s’étend devant moi, sauvage et indomptable. Une force ancestrale qui refuse toute soumission, à plus forte raison, lorsque les derniers touristes disparaissent. Les vagues, en colère, s’écrasent contre les rochers, leurs crêtes éclatantes se dispersent en écumes rageuses avant de s’évaporer dans le vent. Leur grondement sourd résonne au plus profond de mon être et réveille une énergie brute, me rappelant à quel point je suis insignifiante.
Au loin, là où le ciel et la Méditerranée se rejoignent, l’horizon se dissout dans un flou incertain, une frontière diffuse, un peu comme celle qui sépare mon passé d’un futur que je peine à concevoir. Les nuages lourds semblent s’abattre sur les flots agités, tandis que de maigres rayons de lumière réussissent à percer, jouant un instant sur la surface tourmentée avant de disparaître dans les abîmes.
Le vent glacial, plus tranchant que jamais, traverse mes vêtements telle une lame invisible. Il me frappe au visage et s’immisce dans mes cheveux avec une insistance cruelle. Respirer devient un effort, comme si l’air charriait des souvenirs que je tente désespérément d’oublier. Pourtant, à l’image des vagues qui ramènent inlassablement des débris sur la rive, ces morceaux de mon histoire refont surface, obstinées, inévitables.
Lorsque j’étais plus jeune, la mer était mon ancre, un refuge loin de tout. Elle m’avait appris à déchiffrer ses humeurs, à naviguer entre ses creux et ses sommets. Mais aujourd’hui, notre relation est compliquée… elle est devenue une arène dont je n’arrive pas à m’échapper, elle est trop souvent mon adversaire, un ennemi insaisissable et implacable. Je ferme les yeux, espérant apaiser l’agitation intérieure qui grignote du terrain. Peu à peu, le rugissement des vagues s’estompe, et un souvenir, plus vif que les autres, refait surface.
Je me revois enfant, pieds nus sur le sable humide, la main chaude de mon père dans la mienne. Il souriait, les yeux perdus vers l’horizon où le ciel se confondait avec la mer. « Papa, tu crois qu’on attrapera beaucoup de poissons ? » Son sourire, empreint d’une douceur que je ne comprenais pas encore, me hante. Il avait pris son temps avant de répondre, les yeux toujours fixés sur l’eau avec une gravité qui m’échappait alors. « Si la mer le veut bien, Giulia. Souviens-toi, elle nous donne beaucoup, mais elle peut tout reprendre. »
Ces mots résonnent aujourd’hui comme un sombre présage. Ce jour-là, la Méditerranée avait été généreuse. Le filet, rempli de poissons, pesait lourd dans mes petites mains, et mon père m’avait regardée avec cette fierté que je désirais tant. Pourtant, même dans ce triomphe, une ombre planait, une conscience latente que, tout comme la mer, la vie pouvait tout emporter en un instant.
— Tu me manques tellement…
Alors que mon aveu s’évanouit dans le vent, un autre souvenir remonte des profondeurs. Sombre et déchirant, comme un filet usé qui s’accroche aux roches. Juste après cet instant de bonheur avec mon père, sur le chemin du retour, nos nasses pleines, je les avais vus. Gianni Rossi et son père. Leur simple présence m’avait glacée. Papa avait serré ma main plus fort, son regard s’était durci.
— Giulia, viens. Il vaut mieux éviter les Rossi.
Gianni, avec ses grands yeux bleus et ce sourire méprisant que je n’oublierai jamais, avait lancé avec dédain :
— Toujours aussi charmants, les Esposito.
Son père, d’une voix grave, avait ajouté son petit commentaire assassin :
— Souviens-toi, Gianni, on ne fait pas confiance aux Esposito. Il y a des gens qui ne peuvent pas changer et avec qui il ne faut pas se mélanger…
Je n’avais pas tout compris à l’époque, mais la honte avait été immédiate, s’insinuant en moi comme un poison. Un goût de bile au fond de ma gorge, une colère sourde enserrant mon cœur comme un serpent prêt à m’étouffer.
Je secoue la tête pour chasser ces pensées. Mes yeux se posent alors sur la barque échouée devant moi. Ses flancs, marqués par les tempêtes et le temps, portent les cicatrices d’une vie révolue. Entailles et fissures racontent une histoire. Mon histoire. Je passe mes doigts sur le bois rugueux, sentant le poids des années sous mes paumes. Cette barque, autrefois signe de robustesse, n’est plus qu’une épave, à l’image de ma vie sans mon père. La vendre serait une trahison, mais la garder me lie à un passé qui m’attire vers le fond, là où il n’y a plus de lumière. Les dettes s’accumulent, et l’emplacement, même pour une famille de pêcheurs, n’est plus un privilège. Je sens que la mer, dans son appel silencieux, est prête à m’engloutir avec mes souvenirs.
— Giulia ?
La voix de Marisa me tire brusquement de mes pensées. Je me tourne vers elle. Son visage franc, typique d’une Sicilienne gourmande, porte les mêmes cicatrices que le mien, des marques laissées par des années de lutte. Son regard franc et son sourire tendre me rappellent combien elle a toujours été là. La mer, autrefois notre alliée, ne nous laisse plus que des miettes.
— Rien aujourd’hui ?
Je secoue la tête en silence, incapable de répondre. Un soupir m’échappe.
— Pas grand-chose. La mer nous rejette…
Marisa acquiesce, ses lèvres se pinçant en une mince ligne de résignation.
— Nous aussi. La pêche ne donne plus autant qu’avant. Je fais des heures à l’hôtel pour joindre les deux bouts…
Sa résilience m’impressionne. Je me demande quand j’ai perdu cette force. Le silence retombe, brisé seulement par le fracas incessant des vagues. Marisa pose doucement une main sur mon bras. Ses vêtements volontairement trop grands, cachent ses formes, mais sont incapables de contenir son cœur énorme.
— Giulia, si tu vends la barque, tu laisses une partie de toi-même. Elle fait partie de Positano, de l’histoire des pêcheurs. Tout fout le camp, ne la laisse pas partir.
Je baisse les yeux, accablée par une culpabilité sourde.
— Je n’ai plus la force de me battre contre la mer, Marisa. Je suis épuisée… Fatiguée de lutter contre les vagues, contre les souvenirs, contre moi-même.
Entre les quotas fixés, la règlementation qui nous empêche de vivre dignement et la nature qui nous fait payer nos excès, je ne vois plus le bout. Ma voix tremble et se brise, emportée par une vague de désespoir. Le silence s’installe de nouveau, tandis que la mer, indifférente, continue de frapper les rochers. Marisa resserre doucement son étreinte sur mon bras, son regard rempli de tendresse et de compréhension.
— Tu n’as pas à tout affronter seule, Giulia. Tu m’as toujours aidée. Maintenant, c’est à moi de te soutenir.
— Non, Marisa, je ne peux pas te demander ça. Tu peines déjà à joindre les deux bouts, je ne veux pas t’accabler de travail supplémentaire.
Sa voix, douce et rassurante, apaise peu à peu le tumulte en moi. Un souffle de réconfort dans la tempête. Je la regarde, surprise, mais elle n’attend pas ma réponse.
— Laisse-moi t’aider. Ne vends pas la barque. Ne te laisse pas écraser par les dettes.
Ses mots, empreints d’une sincérité désarmante, réveillent quelque chose en moi. Une lueur d’espoir fragile renaît, là où je pensais que tout était éteint. Les larmes montent, et je la prends dans mes bras, m’accrochant à ce petit bout de femme à la crinière frisée comme à un phare dans la tempête. Sa chaleur m’apaise, ravivant des échos de celle que j’étais autrefois. Aucun mot n’est assez fort. Mais elle comprend.
— Merci, Marisa… Je ne sais pas ce que je ferais sans toi…
Elle me serre un peu plus fort, et son sourire, doux, chasse le froid qui m’envahissait.
— Tu n’auras jamais à le découvrir. Je serai toujours là.
Gianni
La lumière dorée de Naples s’infiltre par les rideaux en soie, caressant la chambre d’une douceur sournoise. Tout semble calme. Paisible. Pourtant, à l’intérieur de moi, c’est un putain de chaos. Ma tête tambourine, chaque pulsation résonne comme un coup de masse sur un mur fragile. La migraine martèle dans mes tempes comme une vengeance silencieuse, me rappelant chaque excès de la veille. Dom Pérignon, peau satinée, et désirs évanouis : tout se dissout, se déconstruit dans l’air moite de la pièce. Le champagne flotte encore, mélangé au parfum entêtant de la fille allongée à mes côtés. Elle dormait, silhouette parfaite hier. Aujourd’hui, je ne ressens rien. Juste ce vide. Une envie de tout vomir, de tout effacer.
La chaleur s’accumule, l’odeur s’épaissit, et le vertige monte, me tirant vers le bord du précipice. J’ai beau posséder tout ce que je peux, tout contrôler, ça ne me suffit plus. La moindre pierre que j’ai posée, chaque structure que j’ai bâtie, semble vaciller, prête à s’effondrer. Mon corps est fatigué, lessivé, mais mon esprit… Mon esprit est en ruines, un chantier abandonné. Un instant, je me demande : quand est-ce que tout ça a commencé à partir en vrille ? Mais au fond, je sais. J’ai toujours su que ça se passerait comme ça. Que je finirais par tout foutre en l’air. Peut-être que je ne suis bon qu’à ça. Les draps de satin, glacés contre ma peau, me rappellent brutalement où je suis. Les flûtes de champagne sur la table de chevet, encore à moitié pleines, sont les témoins muets d’une nuit sans valeur. Chaque plaisir creuse un vide plus profond.
Je devrais me lever, me reprendre, affronter ce qui m’attend au-delà de cette porte, mais le poids est trop lourd. Admettre que tout ce que j’ai construit n’est qu’une façade… Non, pas encore. Pas après avoir passé la nuit à me noyer dans l’illusion d’un carré VIP. […]