Toute vérité franchit trois étapes. D’abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence.
(Arthur Schopenhauer)
Tu es encore là ? Je te remercie d’avoir eu le courage de tenir jusqu’ici, parce que je me suis donné l’impression de tirer d’un coup sec sur un pansement ou de simplement passer pour un mec chiant, doublé d’un parano nerveux qui voit le monde à travers d’horribles lunettes. Cette réalité alternative, je la compare un peu au ciel, on dit à longueur de temps qu’il est bleu et c’est la stricte vérité : sauf à l’aube, au crépuscule, quand il pleut ou encore la nuit. En réalité, il n’est d’un bleu éclatant que dans une certaine configuration (et c’est la spécialité du fact-checking de pointer un détail véridique pour rejeter en bloc tout un sujet qui fâche, mais j’y reviendrai plus tard).
Maintenant que tu considères le monde sous un autre angle, j’imagine que tu souhaites en savoir plus sur les deux sociétés qui régissent la grande illusion dans laquelle on vit. Je vais être honnête, pour Vanguard, il est difficile d’obtenir des informations concernant les actionnaires, tout est opaque – du moins à mon petit niveau, c’est-à-dire avec les moyens d’un simple citoyen. La société est détenue par ses propres fonds qui sont eux-mêmes détenus par les actionnaires. Ainsi, les actionnaires sont les véritables propriétaires de Vanguard. La société n’a pas d’investisseurs extérieurs autres que ses actionnaires.
Selon plusieurs rapports d’Oxfam pour Bloomberg, 1 % de la population détient plus d’argent que les 99 % restants. 82 % de l’argent gagné à l’échelle de la planète en 2017 est allé dans la poche des 1 %. Forbes affirme en mars 2020 que la planète recense 2095 milliardaires. Il y a fort à parier que Vanguard est l’écran de fumée derrière lequel se cachent les familles les plus puissantes du monde. Je te parle des Orsini, des Bush, la famille royale d’Angleterre, les Rothschild, Les Morgan, les du Pont de Nemours, Vanderbilt, etc. Des gens qui sont tout en haut de la mêlée depuis le début, des clans qui sont à l’origine de notre système bancaire et de ses crises, des élites qui détiennent toutes les industries. Ces familles sont à présent en retrait sur le plan médiatique, mais n’ont jamais perdu le contrôle, bien au contraire. Elles ont simplement opté pour un repli aussi discret que stratégique derrière des structures nébuleuses comme Vanguard dont les actionnaires sont, comme je te l’ai dit, des fonds privés mais aussi les organisations à but non lucratif de ces mêmes familles.
On sait en revanche que le groupe Vanguard est, comme BlackRock, un des principaux actionnaires de Microsoft. Une information que je pose ici, et que je te demande de garder comme un Post-it dans un coin de la tête (en entourant en rouge le nom de Bill Gates).
Concernant BlackRock, il y a davantage matière à creuser, la structure compte notamment parmi ses actionnaires la famille Rothschild, Élisabeth II du Royaume-Uni, Al Gore, Warren Buffett, George Soros et le mexicain Carlos Slim. Bref que du beau monde.
Cette boîte nébuleuse, la plus puissante du monde, exerce son droit de vote dans 17 000 assemblées générales d’actionnaires et tient pourtant à ne pas faire de bruit. Ils n’aiment pas se mettre en avant, et c’est la raison pour laquelle, comme toi, je n’en avais jamais entendu parler dans ma vie d’avant, alors qu’il y a pas mal de choses à dire.
En 2022, ce n’est pas la crise pour tout le monde, l’entreprise dépasse les 10 000 milliards de dollars d’encours. En effet, BlackRock a connu une augmentation de 1 500 milliards sur un an et enregistre ainsi la plus forte croissance organique de son histoire. Cependant, entre fin janvier 2022 et le 28 février 2022, BlackRock essuie une perte de 17 milliards de dollars sur ses actifs russes, mais je ne vais pas te parler de la crise ukrainienne. Du moins, pas tout de suite. Parce que tout est lié, absolument tout.
Alors, je t’invite à prendre un nouveau Post-it mental pour conserver l’invasion russe bien au chaud pendant que je poursuis, BlackRock dans ma ligne de mire. Il me faudrait des heures pour te parler de son dirigeant, de son parcours fulgurant à Wall Street, de son obsession du risque et de la manière dont s’est façonné son instinct de prédation, mais ton temps est précieux, alors je vais m’en tenir à l’essentiel. Ce qu’il faut que tu retiennes, c’est « Aladdin ».
L’arme fatale de BlackRock est un outil de prédiction basé sur l’intelligence artificielle, un logiciel qui écoute et analyse toutes les informations du monde (financier, mais pas que) afin d’orienter l’investissement en fonction de la prise de risque. Aladdin (Asset, Liability, Debt and Derivative Investment Network – en français, Réseau d’investissements en actifs, passifs, dettes et dérivés) gère environ 18 000 milliards d’actifs par jour et peut être interrogé moyennant finances par les clients de BlackRock (BNP Paribas l’utilise, par exemple).
Aladdin nécessite de nombreux serveurs pour fonctionner, ces datas center sont voisins de ceux de Microsoft et Yahoo, dans la ville de Wenatchee, au milieu des vergers, où l’électricité est bon marché, grâce notamment à l’énergie hydraulique offerte par le barrage de Rocky Reach. Il n’y a pas de petites économies, pas vrai ?
Si comme je te l’ai expliqué The Vanguard Group passe vraiment sous les radars d’une manière presque suspecte, BlackRock dispose d’une page Wikipédia plus fournie sur laquelle tu peux lire :
« En avril 2020, BlackRock remporte un appel d’offres organisé par la Commission européenne pour rédiger un rapport sur la manière dont la supervision bancaire de l’UE pourrait prendre en compte le climat. Cette annonce suscite des craintes au sujet de possibles conflits d’intérêts compte tenu des investissements de BlackRock dans le secteur des énergies fossiles. […] Plusieurs eurodéputés, dont Damien Carême, député européen EELV, et Pascal Durand, député européen Renew Europe, mettent en cause le montant “anormalement bas” de l’offre de BlackRock qui lui aurait assuré de remporter l’appel d’offres. La Commission européenne affirme que le contrat a été conclu en tenant compte, notamment, d’éventuels conflits d’intérêts, et que la contribution de BlackRock ne sera que l’une des nombreuses contributions qu’elle a sollicitées. »
Et un peu plus bas toujours sur la même page, je te laisse découvrir la suite :
« […] Le 14 janvier 2020, le P.-D.G. de BlackRock, Laurence D. Fink, répond à ses détracteurs et déclare par écrit à ses actionnaires, clients et investisseurs que la durabilité environnementale serait désormais un objectif clé pour les décisions d’investissement. Sur la base des “travaux d’un large éventail d’organisations – y compris le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU, le BlackRock Investment Institute, et bien d’autres, y compris de nouvelles études de McKinsey sur les implications socioéconomiques du risque climatique physique” »
« Possibles conflits d’intérêts », « McKinsey »… étranges coïncidences, n’est-ce pas ?
Tu vas me dire que c’est trop gros pour être vrai. Personne ne peut croire que le prestigieux cabinet en stratégie McKinsey & Company puisse avoir une quelconque relation biaisée avec BlackRock. Après tout, c’est un cabinet à la réputation internationale qui n’a rien à se reprocher, surtout pas son rôle joué auprès de gouvernements autoritaires[1], dans la crise financière de 2008, ou encore à propos du scandale des opioïdes avec la société Purdue Pharma (un scandale à 750 millions) sans parler de ses conflits d’intérêts avec les laboratoires dès les années 2010. Non, personne ne peut le croire… Je referme la parenthèse sur l’entreprise surnommée « La Firme » et j’attrape un troisième Post-it pour ne pas oublier de m’occuper d’eux par la suite.
J’ai conscience d’aller très vite, je n’ai pas vraiment le temps de te laisser digérer la masse d’informations, j’en suis navré, mais le puzzle est si vaste et les scandales si nombreux que je ne dois pas m’égarer. Il me faut m’en tenir à mon fil d’Ariane et revenir à notre cher numéro 1 de BlackRock : Laurence D. Fink.
Larry, pour les intimes, à la tête de son entreprise 12 fois plus grosse que la France, envoie régulièrement une lettre à ses clients, partenaires et investisseurs. Un courrier à travers lequel il partage sa vision pour les mois et les années à venir en fonction de l’état du monde. Et ce type qui pèse quand même 30 000 milliards $ déclare ce mois-ci que « la guerre en Ukraine allait accélérer l’adoption des monnaies digitales des banques centrales » Larry se poste en observateur et commente les retombées monétaires de la guerre à l’Est. Ok.
Mais dis-moi, depuis quand les gestionnaires d’actifs se mêlent de dossiers aussi sensibles qu’un conflit international ? Peut-être depuis que Larry et E. Macron entretiennent des liens plus étroits et plus pernicieux que ceux qui lient notre chef du gouvernement à McKinsey.
Je l’ignorais encore jusqu’à la semaine dernière, mais le jet privé de Larry, un imposant Gulfstream G650 immatriculé N1777M a été identifié par le journaliste Denis Robert dans son livre Larry & moi. Et il se trouve que grâce au site opensky-network nous avons la trace des déplacements de Larry. Notamment 8 visites en France alors que ce n’est jamais arrivé sous aucun autre président de la République.
Selon Guy de La Fortelle dans son excellent article, la dernière visite du P.-D.G. de BlackRock à Paris remonte en novembre 2021. Du 12 au 16 pour être précis, un séjour inhabituellement long pour quelqu’un à l’agenda aussi chargé que Laurence D. Fink. Personne ne sait ce qu’il faisait officiellement dans la capitale, mais si on dézoome légèrement la situation, on se rend compte que le 12 novembre correspond à la date de la mobilisation des troupes russes à la frontière ukrainienne. Et le 15 novembre, la veille du départ de Larry, E. Macron s’entretenait avec Vladimir Poutine. Coïncidences intéressantes, non ?
Surtout si on se penche sur le précédent voyage de Larry à Paris. Lui et son gros jet privé sont venus une première fois à Paris du 6 au 8 juillet 2021. Voilà une autre pure coïncidence, je te parle du conseil de défense suivi d’un conseil des ministres qui s’est tenu le 7 juillet. Il en découlera un appel d’E. Macron et du gouvernement à la vaccination massive des Français. Le 12 juillet, notre président étendra le passe sanitaire à la plupart des lieux publics afin de conduire les 30 % de citoyens indécis à se faire vacciner.
Est-ce que Larry Fink était présent à ce fameux conseil de défense ?
Difficile d’être affirmatif puisque ces réunions sont protégées par le sacrosaint secret défense qu’E. Macron a dégainé très tôt dans la crise sanitaire. Puisque tu es encore là, je saisis l’occasion pour me demander tout haut ce que signifie le secret défense. Tu sais ce que ça veut dire, toi ? D’après Wikipédia « cette expression est utilisée pour définir un niveau d’habilitation d’accès à un document gouvernemental ou militaire restreint par une loi ou un règlement à un groupe spécifique de personnes pour des raisons de Sécurité nationale (ou supra nationale éventuellement). »
Ok. J’avais oublié que dans son discours du 16 mars 2020, E. Macron a répété à 6 reprises, « nous sommes en guerre ». Donc secret défense oblige, on doit en déduire que le Covid est un redoutable espion. Il est d’une logique implacable de ne pas communiquer sur la teneur des conseils de défense – des fois que le méchant virus aurait des oreilles et déjouerait nos plans…
Heureusement, il existe en France une commission consultative du secret de la défense nationale, qui, en application de l’article 413-9 du Code pénal, peut donner un avis sur la déclassification et la communication d’informations secrètes. Le déclassement d’un document « secret » ou sa communication au juge relèvent même d’une procédure prévue par la loi. J’imagine que ce n’est qu’une question de temps avant que de nouveaux scandales n’éclatent.
Attends… Tu veux dire que dire E. Macron pourrait être de mèche avec BlackRock ?
Non, je ne voudrais pas passer tout de suite pour un complotiste, j’ai encore quelques cartouches à tirer avant de mériter cette étiquette. Tout ce que je te dis, c’est que les dates des voyages de Larry et sa dernière déclaration sur les monnaies numériques des banques centrales interrogent. Car ce qu’il faut voir derrière l’avènement d’une monnaie numérique que Mister BlackRock appelle de ses vœux, c’est la suppression totale du cash. À partir de ce moment, les institutions ont les mains libres pour enfermer ton épargne (tout comme tes comptes courants) dans le système financier. Et une fois que le piège de l’Euro digital se referme, il est possible de te ponctionner sans état d’âme pour financer à grande échelle le monde d’après, ou tout simplement le sauvetage de BlackRock, qui sait ?
« Le sauvetage de BlackRock ? » Qu’est-ce que tu me racontes ?
Je vois encore tes sourcils froncés, et je devine ton air dubitatif, il n’est pas facile ce chapitre, je le sais. Comment la boîte la plus puissante du monde pourrait-elle avoir besoin d’être sauvée ? La vérité, c’est que BlackRock est arrivée à une taille telle qu’elle en est devenue systémique. Ce fonds d’investissement s’est muté en un monstre si gros qu’il n’en est plus au stade « too big to fail », mais trop gros pour survivre, une absurdité qui ne peut voir le jour que dans la finance. Cette maladie incurable transforme n’importe quel titan en prédateur avide de chair fraîche. D’ailleurs, en mars 2020, Laurence D. Fink devait être en sueur au beau milieu de la crise, car son empire a bien failli s’effondrer à cause de ses EFT. Il s’en est tiré sur le fil, mais ce n’est que reculer pour mieux sauter et quoi de mieux pour survivre que de s’attaquer à de nouveaux marchés ? Au marché français et européen par exemple ?
Comme je te l’ai dit, avant Macron, Larry n’a jamais mis un pied en France (du moins, pour les affaires). BlackRock est passée presque inaperçue lors de la réforme des retraites, notamment avec la loi Pacte sur les produits d’épargne-retraite, dans l’intention pure et simple de les capter. Tu n’as peut-être pas prêté attention à Jean-François Cirelli, artisan de la réforme des retraites sous Fillon et de la privatisation de Gaz de France, c’est normal, moi non plus je n’en avais rien à carrer. Mais depuis, je me suis penché sur le sujet et je te dis qu’il est devenu président de BlackRock France, il a même reçu la Légion d’honneur de la part d’E. Macron. (ça ne s’invente pas…)
Je t’écris quelques jours seulement avant le premier tour des présidentielles, si par enchantement E. Macron n’est pas réélu, je ne serai absolument pas étonné qu’il aille pantoufler chez BlackRock. Une chose est sûre en revanche, c’est que la Bête qui domine le monde ne rêve que de croquer l’hexagone et l’Union européenne. Une chance que tu sois encore en train de me lire, te voilà prévenu.
Hélas, Larry n’est pas le seul loup que tu vas devoir surveiller à mes côtés. Car dans les actionnaires de BlackRock, il y a un milliardaire dont tu as sans doute entendu parler et qui mérite qu’on s’y attarde un tout petit peu afin de comprendre ce grand échiquier :
George Soros, l’ennemi des peuples. L’homme qui a ruiné la banque d’Angleterre (mais pas que…)
[1] Quand je dis autoritaire, je ne parle pas de la France qui est encore une autre histoire dans l’histoire.
Ravi que tu poses encore tes yeux sur mes lignes. Si le cœur t’en dit, tu peux m’aider en partageant La Pelote de Laine autour de toi et sur les réseaux sociaux. Plus il y a de monde à tirer sur le fil rouge, plus nous aurons de chances de notre côté. 👌💪
Un très très gros chapitre, étonnant même. Et il est vrai que tout est lier, même calculé je pense. Ça fait froid dans le dos quand même… vite le chapitre II
Tu vas voir des connexions partout, Larry Fink et Macron / Davos / Dolder / Bilderberg mais aussi le rôle de “liant” opérationnel des cabinets conseils dans les gouvernements, à la tête de l’Europe, au Word Economic forum, à l’OMS…